Les protestataires contre la liste des bénéficiaires des logements sociaux à Aïn El Turck, ont repris hier leur action en procédant à la fermeture de la rue qui mène vers le siège de la daïra. Ces derniers qui insistent sur le caractère pacifique de leur mouvement se disent outrés par le mépris affiché par les responsables de la daïra, «qui ont refusé de nous recevoir ou même d'écouter nos doléances. Nous avons dénoncé le travail accompli par la commission de daïra qui n'a pas respecté les critères d'accès au logement social, mais à ce jour aucun responsable n'a jugé utile de nous recevoir pour nous donner des explications», feront remarquer des protestataires. Une citoyenne de la localité, qui a introduit une demande de logement depuis 1984, s'interroge sur la partialité de la commission. «On nous parle d'une commission de logement mais en réalité elle n'est composée que d'une seule personne qui décide selon son bon vouloir. Cette commission doit être composée de représentants d'institutions publiques, de la commune, de l'OPGI et éventuellement de représentants des comités de quartiers. Nous exigeons des explications car cette liste est truffée de noms de personnes n'habitant pas la localité ou n'ouvrant pas droit au logement social ou aux programmes soutenus par l'Etat. C'est du mépris qu'on affiche à notre égard et ce n'est pas juste, c'est contraire aux orientations du chef de l'Etat», dira-t-elle. Une autre source parmi le protestataires affirme que dans la liste figure des noms de personnes aisées, «il existe des commerçants, des gérants d'établissements hôteliers. Nous habitons Aïn El Turck et nous connaissons tout le monde. C'est de la hogra et si aujourd'hui nous sommes dans la rue c'est pour exprimer notre rejet de cette liste et surtout pour pousser les responsables de la daïra à nous écouter. Ils veulent des preuves, ils peuvent les avoir auprès de n'importe quel habitant de la localité. Ils nous demandent d'introduire des recours mais nous sommes convaincus que ce n'est qu'une manœuvre pour absorber notre mécontentement. Ils veulent nous avoir à l'usure mais nous n'allons pas nous taire», fera remarquer notre source. Pour leur part, les habitants de Haï Edderb ont promis de réinvestir la rue dans les prochains jours si aucune solution n'est apportée à leur problème. «Nous exigeons notre relogement. Nous vivons sous des toits qui s'effritent chaque jour un peu plus. Lors des dernières pluies qui s'étaient abattues sur la région, nous avions eu la peur de notre vie. Ils ont les moyens de nous prendre en charge et ils ont reconnu la justesse de notre cause, alors qu'attendent-ils pour nous reloger», affirment des habitants de ce quartier antique de la capitale de l'ouest.