«Le rôle du pharmacien dans la lutte contre la toxicomanie» est le thème d'une journée d'études tenue, hier au niveau du palais de la culture Malek-Haddad, et organisée par le Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo), en partenariat avec la Sûreté de wilaya de Constantine. Lors de son intervention, le chef de Sûreté de Constantine, Mustapha Benaïni, a précisé que le rôle de la police ne se limite pas seulement à la répression, mais concerne aussi la prévention et la sensibilisation. Il faut renforcer la communication avec les jeunes en milieu scolaire et estudiantin, avec la nécessité de participation aux émissions radiophoniques et autres débats en relation avec la drogue et les jeunes. Le chef de Sûreté a saisi l'occasion pour renseigner sur la création d'une cellule d'écoute au niveau du siège de la Sûreté de wilaya, composée de médecins et de psychologues pour la prise en charge et l'orientation des jeunes drogués. L'ampleur du phénomène depuis ces trois dernières années est considérable, selon toujours Mustapha Benaïni, qui a précisé qu'au niveau de la wilaya de Constantine 45,5 kg de kif traité et 5888 psychotropes ont été saisis en 2008. En 2009, 2 kg et 2197 comprimés ont été saisis contre 7 kg de kif traité et 3510 comprimés en 2010 et du 1er janvier 2011 à ce jour, les services de Sûreté de wilaya ont procédé à la saisie de pas moins de 5 kg de kif traité et 3633 comprimés de psychotropes. Sur le plan national, durant les 9 derniers mois, la police a saisi 760 kg de kif et 56 431 comprimés de psychotropes. Il y a eu 774 affaires liées au trafic et à la possession de drogues qui ont permis de mettre en détention préventive 1443 personnes et l'arrestation de 2706 autres, ainsi que 62 mineurs et 33 femmes. De son côté, le président national du Snapo, Belambri Messaoud, a insisté lors de son discours sur le rôle majeur que doit jouer le pharmacien. Ce dernier est dans l'obligation d'acquérir des connaissances de tous les textes réglementaires régissant la vente et la délivrance de psychotropes, surtout que la directrice du département réglementation au niveau du ministère de la Santé, Mme Houria Ghrieb, vient d'annoncer la nouvelle loi sur la classification des produits pharmaceutiques et psychotropes, ceci en application à la loi 18-04 du 25 décembre 2004, relative à la lutte contre l'utilisation illégale des stupéfiants et drogues. M. Belambri a précisé que cette loi est devenue plus qu'urgente, notamment pour les pharmaciens d'officine et les grossistes de par leur contact direct avec ses produits et leur vente. Ainsi, le cadre juridique est donné pour ces professionnels, tout comme la clarification de ces textes puisqu'il classe ces produits en quatre groupes distincts : les stupéfiants, les drogues, les produits pharmaceutiques entrant dans la composition de ces médicaments et les plantes.