Quelque 90 travailleurs algériens de la société Huawei Télécom ont entamé hier une grève illimitée. Parmi les revendications socioprofessionnelles contenues dans la plateforme de revendications, M. Salim Khlifati, secrétaire de l'organisation de la section syndicale de l'entreprise affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), a évoqué une convention des œuvres sociales, une convention collective portant sur plusieurs points (la grille des salaires, les primes, le plan de carrière et celui de la formation). Ce mot d'ordre de grève intervient suite au refus du directeur de l'entreprise de passer à des négociations sérieuses, a indiqué le représentant de ce syndicat installé le 21 août dernier. Dès son installation, la section a remis, le 2 octobre dernier, à la direction de l'entreprise une plateforme de revendications. Néanmoins, la direction générale a refusé les négociations et a tout fait pour fuir la rencontre avec les représentants des travailleurs, nous a indiqué M. Khlifati. «Cela a commencé, souligne un gréviste, par le refus de la direction de signer le premier procès verbal, suivi par le report des négociations à trois reprises sous prétexte de l'absence du DG.» «Le directeur a refusé de signer le premier PV lors de la première réunion du 2 novembre», dira-t-il. Il est de même pour la seconde réunion tenue le 8 novembre. Dans le préavis de grève déposé le 14 novembre, les travailleurs ont repris les détails de ces tractations. Des copies ont été déposées auprès de l'inspection du travail, à l'union locale de Chéraga de l'UGTA et les services de sécurité. Les grévistes dénoncent aussi le licenciement abusif des employés qui a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, selon le syndicaliste. «Des employés, dont cinq femmes de ménage, ayant travaillé durant des périodes entre 4 et 7 ans, ont été limogés sans préavis ni négociation», dira-t-il. Ces femmes de ménage ont été indemnisées d'une manière insolite. Elles ont reçu 90 000 dinars avant d'être mises à la porte le lendemain, explique M. khlifati. Un agent administratif a connu le même sort après 3 ans de service. Les travailleurs sont mobilisés pour aller le plus loin possible pour arracher leurs droits, selon le syndicaliste qui dénonce une politique de la DG qui tend à «remercier» les travailleurs locaux pour recruter des étrangers, des Chinois notamment. Dénonçant ces infractions flagrantes à la loi, les grévistes disent que «la grève continuera jusqu'à la satisfaction de nos revendications». Il est à noter que la société Huawei Télécommunications Algérie Sarl est une société à 100% de droit algérien et qui détient 55% du marché algérien. De ce fait, les grévistes réclament que les décisions les concernant ne doivent pas être prises par la société mère (située en Egypte et en Chine).