Une premi�re en Alg�rie. Une section syndicale affili�e � l�UGTA est � l�origine de l�arr�t total des activit�s d�une entreprise priv�e. Il s�agit de l�entreprise Atlas Botting Corporation (Pepsi-Cola) situ�e � la zone industrielle de Rouiba et appartenant au richissime homme d�affaires alg�rien Djilali Mehri paralys�e depuis hier par une gr�ve illimit�e d�cid�e par la section syndicale UGTA de l�entreprise. Les travailleurs solidaires autour de leurs repr�sentants syndicaux ont affich� en ce premier jour de protestation une d�termination totale, et ce, �jusqu�� aboutissement de nos revendications�. Le tribunal de Rouiba territorialement comp�tent saisi en r�f�r� de heure � heure par l�employeur ne se prononcera que lundi prochain. Pendant ce temps, les travailleurs observent un piquet de gr�ve � l�entr�e de l�usine et soutiennent haut et fort : �Nos revendications contenues dans une plate-forme de revendications sont l�gitimes et ne souffrent aucune ambigu�t�.� En effet, les revendications socioprofessionnelle des travailleurs s�articulent autour de l�indemnit� d�exp�rience professionnelle (IEP), l�indemnit� de nuisance, l�indemnit� pour le salaire unique, l�augmentation de la prime du panier, de la prime de transport, la n�gociation de l�ensemble du r�gime indemnitaire en vigueur � ABC Pepsi depuis janvier 2004, la ren�gociation de modalit�s relatives � la r�vision des salaires ainsi que la r�paration de la prime de performance individuelle et la participation de la section syndicale au comit� des salaires cr�� le 6 septembre 2005, n�gociation des modalit�s de mise en �uvre des plans de carri�re par voie d�avancement ou de promotion, etc.� Au total, la plate-forme de revendications contient quatorze points port�s, selon le secr�taire g�n�ral de la section syndicale, M. Boumridja Moncef, � �l�attention de l�employeur depuis au moins trois ann�es�. �Nous revendiquons le droit absolu de nos travailleurs au respect de leur int�grit� physique et morale et de leur dignit� conform�ment � l�article 06 de la loi 90-11�, lit-on dans le document. �L�entreprise ne respecte nullement la r�glementation. Nous sommes sous pay�s alors que nous sommes g�n�rateurs de la plus-value. Il n�y a ni hygi�ne ni s�curit� encore moins une prise en charge sociale. Cela fait sept ann�es que nous souffrons dans un silence total. Aujourd�hui, nous disons basta. Que chacun assume ses revendications. Nous sommes leader national dans le domaine de la boisson gazeuse. Pour la seule ann�e 2004, nous avons r�alis� une production de 20 millions de bouteilles, mais d�un autre c�t�, il n�y a eu ni augmentation de salaire ni revalorisation de nos potentialit�s. Alors que d�autres responsables sont r�mun�r�s dix fois plus que nos salaires. Il faut que cela cesse et que chaque partie soit fid�le � ses engagements�, nous a expliqu� un groupe de travailleurs d�termin�s � poursuivre leur mouvement de gr�ve. Du c�t� de la direction g�n�rale, on consid�re que �c�est la forme qui pose aujourd�hui probl�me et non pas le fond�. Selon M. Malik M�sir, � la t�te de l�entreprise depuis trois mois, �les conditions dans lesquelles a �t� d�cid�e la gr�ve sont entach�es d�irr�gularit�s, d�o� notre recours � la justice�. �Nous sommes en haute saison, ce qui suppose qu�en cette p�riode pr�cise, les volets production et commercial sont importants pour notre entreprise. Le march� de la boisson gazeuse est tr�s sensible. Si cela est maintenu durant deux � trois jours, nous allons accuser un pr�judice important. Ceci dans la forme. Dans le fond, la plateforme de revendications est n�gociable. Ce n�est pas du tout compliquer�, explique notre interlocuteur. L�usine qui tourne avec un syst�me de 3x8 voit ainsi ses activit�s � l�arr�t total jusqu�� lundi prochain, le jour o� le tribunal se prononcera sur l��galit� ou non de la gr�ve. Abder Bettache