Plus de 250 rappelés du service national ont été empêchés de marcher hier à Boumerdès. Les protestataires ont été cernés par un important dispositif de sécurité avant d'entamer leur action. Les policiers les ont empêché de rejoindre le siège de la wilaya pour soumettre leurs doléances au wali. Leur action s'est donc transformée en un rassemblent devant la gare ferroviaire du chef-lieu de wilaya. Venus de différentes localités de la région, les protestataires réclamaient la reconnaissance des sacrifices consentis durant la décennie noire. Ils disent avoir demandé aux autorités compétentes de les inclure parmi les franges qui bénéficient du dispositif de loi portant réconciliation nationale. Certains d'entre eux, notamment les blessés, réclament des pensions, d'autres des postes d'emploi et des logements décents. Ces hommes qui ont participé à la lutte antiterroriste ont soumis leurs doléances aux autorités centrales à maintes reprises, mais aucune réponse officielle ne leur est encore parvenue. Leur nombre dépasse les 123 000 à l'échelle nationale. Ils ont observé plusieurs marches à travers diverses wilayas du pays, comme ils avaient organisé une rencontre nationale en septembre dernier aux Issers (Boumerdès) pour coordonner leurs actions. Mais leurs efforts et leur détermination à arracher ce qu'ils considèrent comme étant leurs droits n'a pas abouti. Les autorités de la wilaya ne leur avaient fait que des promesses sans lendemain, d'autant plus que la résolution de leur problème dépasse leurs prérogatives. Hier, les rappelés ayant répondu à l'appel à la marche ont dégagé une délégation qui a été reçue par la suite par un responsable de la cellule d'écoute de la wilaya. Comme à l'accoutumée, aucune décision n'a été prise quant à la satisfaction ou non de leur revendication. Le responsable de la wilaya s'est contenté de leur répondre qu'il va faire de son mieux pour transmettre leurs doléances à qui de droit.