L'université est toujours agitée et les étudiants ne décolèrent toujours pas. Il semble que le la fin du débrayage des étudiants n'est pas pour demain. Hier, des centaines d'étudiants de l'université de Boumerdès (UMBB) ont bravé l'interdit et ont réussi à organiser une marche depuis la faculté des sciences de l'ingénieur vers la faculté des sciences (ex-INIM) pour protester contre la non-satisfaction de leurs revendications par la tutelle. Les protestataires ont dénoncé les représentants des étudiants qui selon eux, ne représentent qu'eux-mêmes et dénoncent ainsi les organisations dites satellitaires qui ne représentant pas «véritablement les doléances des étudiants. Ils ont rappelé que les discussions entre la tutelle et ses représentants sont vouées à l'échec dès le départ du fait que la tutelle se contente uniquement de promesses. «Le 23 février, la tutelle avait donné une instruction aux recteurs des universités d'ouvrir les portes du dialogue avec les représentants des étudiants afin d'appliquer les textes et les évaluations prises auparavant concernant la mise en place d'un système des équivalences entre l'ancien système et le LMD, mais, ce qu'on constate depuis, c'est la fuite en avant et les portes sont fermées», déclare, sur un ton coléreux, un étudiant. Mais la marche des étudiants a été empêchée par un important dispositif sécuritaire déployé depuis les premières heures de la matinée et un cordon de sécurité a été élevé devant l'entrée principale de la fac. Vers 10h, les protestataires ont tenté de franchir le cordon de sécurité, mais les policiers ont usé de leurs matraques pour les contrer. Un sit-in a été improvisé et les étudiants ont rappelé le caractère pacifique de la marche pour faire entendre leurs voix. Les policiers antiémeutes ont cerné de partout les étudiants rendant ardue toute tentative de briser le cordon de sécurité. Les étudiants ont fini par trouver une sortie et organiser leur action. C'est à partir d'une petite porte ouverte au début de la grève par les responsables de l'université pour casser le mouvement de contestation enclenché au début du mois de février dernier. Après plusieurs tentatives de battre le pavé, les étudiants ont réussi à organiser la marche jusqu'à la faculté des sciences ex-INIM et réclamé la satisfaction pure et simple de leurs revendications.