La secrétaire d'Etat américaine, Mme Hillary Clinton, effectuera samedi une visite de travail à Alger, à l'invitation de son homologue algérien, M. Mourad Medelci, en vue de consolider la relation bilatérale multiforme qui lie l'Algérie et les Etats-Unis. "Les entretiens qu'aura Mme Clinton, à l'occasion de son séjour en Algérie, porteront sur la consolidation de la relation bilatérale multiforme qui lie les deux pays, sur le train de réformes politiques profondes en cours dans notre pays", a précisé mercredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, M. Amar Belani, dans une déclaration. Ils porteront également sur " certaines questions de l'actualité régionale et internationale d'intérêt commun telles que la conjoncture qui prévaut dans certaines parties du monde arabe, la relance de l'intégration régionale au Maghreb, la situation sécuritaire au Sahel et la lutte internationale contre le terrorisme et ses connexions", a-t-il ajouté. Cette première visite de Mme Clinton en Algérie, succédant à celle effectuée en janvier dernier à Washington par le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, vient consacrer la remarquable dynamique de rapprochement et de consolidation des liens bilatéraux, affichée par des visites devenues plus fréquentes des hauts responsables américains en Algérie. Outre les rapports bilatéraux qui se sont davantage revigorés sur les questions économique, militaire et sécuritaire, les relations entre les deux pays se sont étendues également à la concertation sur les questions régionales et internationales. En recevant, en janvier dernier, dans la capitale fédérale son homologue algérien, Mme Clinton a exprimé clairement ce "grand élan" dans les rapports entre les deux pays en soutenant que de telles consultations continues représentent "un grand hommage à l'excellente relation bilatérale" entre l'Algérie et la première puissance mondiale. Alors que l'Algérie s'apprête à la tenue des élections législatives en mai prochain, tout en initiant de plus vastes réformes politiques dans le cadre du parachèvement de l'édifice démocratique entamé il y a plus d'une vingtaine d'années, les Etats-Unis ont salué cette démarche tout en félicitant le gouvernement des efforts engagés dans ce sens. Qualifiant ces réformes de "très importantes", Mme Clinton, qui a déjà eu à s'exprimer là-dessus, avait alors affirmé que celles-ci étaient "tout à fait conformes avec l'objectif d'une plus grande démocratisation à laquelle le gouvernement algérien s'est engagé". Pour Mme Clinton, les Etats-Unis "veulent voir l'Algérie dotée d'une base démocratique solide qui reflète les aspirations du peuple algérien". Sur le plan bilatéral, la lutte contre le terrorisme constitue un des pivots du partenariat entre l'Algérie et les Etats-Unis qui, à maintes reprises, ont attesté de leur gratitude vis-à-vis des efforts incommensurables engagés par l'Algérie perçue par la partie américaine comme un partenaire incontournable dans la lutte contre ce fléau notamment dans la région du Sahel. Mardi, la Représentante permanente des Etats-Unis à l'ONU, Mme Susan Rice, a salué devant le Conseil de sécurité des Nations unies "les efforts significatifs" engagés par les pays du Sahel pour lutter contre le crime organisé. Selon Mme Rice, la région du Sahel fait face à "une forme particulièrement insidieuse" de la criminalité internationale, en citant notamment le terrorisme, le trafic de drogues et d'armes "qui menacent la stabilité régionale en exacerbant les conflits et en sapant le développement". La contribution de l'Algérie dans la lutte mondiale contre le terrorisme a été, d'ailleurs, consacrée à travers sa participation active dans le lancement, en septembre à New York, du Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCTF) initié par les Etats-Unis et dont l'Algérie est l'un des membres fondateurs. Pour la lutte contre le terrorisme, il s'agit aussi pour l'Algérie de coordonner un partenariat entre les pays du champ et les pays partenaires dont les Etats-Unis, qui devrait permettre de mener dans les meilleures conditions cette lutte antiterroriste en sollicitant de la part des partenaires la formation, la fourniture d'équipements et l'échange de renseignements. Dans le domaine économique, les Etats-Unis continuent à occuper le rang de premier client de l'Algérie qui est classée, selon le département américain du Commerce, parmi les 20 premiers pays ayant une balance commerciale excédentaire avec les Etats-Unis. Avec un excèdent commercial de 13,02 milliards de dollars en 2011, les exportations algériennes vers les Etats-Unis se sont établies à 14,61 milliards de dollars contre 1,59 milliard de dollars d'importations. Il est à rappeler que la dernière visite effectuée par un chef de la diplomatie américaine en Algérie remonte à septembre 2008, où le portefeuille était détenu, à l'époque, par Mme Condoleezza Rice, après celle de son prédécesseur Colin Powell en décembre 2003.