Tout est parti de l'école primaire Naïmi-Fatima en plein centre-ville de Tiaret. Plusieurs élèves de l'établissement ont été diagnostiqués atteints de gale à l'occasion d'une visite du médecin de la santé scolaire. Le phénomène n'est pas nouveau puisque, depuis quelques années, des cas isolés sont relevés, mais pour cette fois, le nombre des élèves atteints a fait que les feux de l'actualité soient braqués sur la wilaya de Tiaret. «A ce jour, ce sont pas moins de 150 élèves qui ont été déclarés porteurs de cette maladie dite de la pauvreté», a indiqué une source de la direction de la santé de Tiaret qui affirme que le phénomène est circonscrit et que la propagation de la maladie est aujourd'hui maîtrisée. La même source a indiqué que plusieurs familles ont été affectées à leur tour. «C'est une pathologie qui se transmet par contact cutané direct et cette contagion est somme toute logique quand le mal n'est pas diagnostiqué et des mesures de prévention ne sont pas prises». Toutefois, des sources de la Fédération des parents d'élèves et même des enseignants ont affirmé que le mal s'est propagé à plusieurs établissements et il touche aujourd'hui plusieurs écoles de différents paliers. «La gale et une maladie à transmission rapide. Les mesures prophylactiques doivent être prises aussi bien en amont qu'en aval. Il faut soigner le patient, mais aussi prendre des mesures préventives aussi bien dans l'école que fréquente l'élève et aussi dans sa famille. Et ces mesures ne semblent pas être prises puisque seules quelques boîtes de teinture lotion (Ascabiol) ont été distribuées, ce qui est peu pour circonscrire cette maladie et l'éradiquer», affirme un enseignant. Pour lui, il s'agit dans un premier temps de lutter efficacement contre la maladie avant de penser à connaître sa source. «Même si le commerce des vêtements d'occasion semble être la source de la maladie, on doit encore chercher car certains élèves issus des zones déshéritées fréquentent des établissements du centre-ville. La maladie ne connaît pas de barrière, elle aurait pu être véhiculée par un enfant qui vit dans une zone où les conditions d'hygiène sont déplorables», affirme, pour sa part, un représentant de la Fédération des parents d'élèves. La direction de l'éducation de la wilaya a mis sur pied une commission d'enquête pour dresser un état des lieux et surtout décider des mesures à prendre pour endiguer la maladie et l'éradiquer. Toutefois, une source médicale affirme que la gale est revenue à la faveur des importations massives et non contrôlées des ballots de vêtements usagés. «La marchandise doit subir plusieurs traitements avant d'être proposée à la vente. Ce traitement est à base de plusieurs lavages avec une lessive spéciale et de fumigation, or aujourd'hui ces ballots sont introduits dans le pays sans l'aval des services sanitaires qui sont censés délivrer une autorisation de mise sur le marché, mais que les importateurs fuient allégrement», affirme notre source. La gale à Tiaret, ce n'est qu'un sujet de l'heure, mais il faut reconnaître que durant l'année scolaire, des cas sont relevés dans toutes les écoles d'Algérie mais sont gardés sous embargo pour ne pas effrayer l'opinion publique. Il y a quelques années, cette maladie avait même fait un retour fracassant dans des écoles aussi bien d'Alger que d'Oran.