Des présidents de clubs professionnels veulent se constituer en association en vue de défendre les intérêts de chacun de leurs clubs. Vieille rengaine d'une histoire qui refait surface puisque l'on rappellera que dans le milieu des années 90, des présidents de clubs avaient déjà mis sur pied une association nationale des clubs de football (ANCF). On était alors dans la dualité Fédération-clubs amateurs. Cette ANCF voulait se donner du poids et de la force mais dans la réalité, elle ne valait que par les coups de gueule de ceux qui en faisaient partie. Et ils n'étaient pas nombreux. Comme ne sont pas nombreux ceux qui veulent créer l'association des clubs professionnels puisqu'à l'appel de ceux qui en ont eu l'idée, seuls 7 de la Ligue 1 et 3 de la Ligue 2 se sont présentés à la réunion de lundi. A peine 10 présidents de clubs professionnels alors qu'ils sont 32 en tout, c'est à peine le tiers. C'est pourquoi la réunion en question a été reportée à dimanche prochain. On avait cru qu'avec la Ligue de football professionnel, créée en juillet de l'année dernière, les clubs professionnels avaient enfin une instance capable de défendre leurs intérêts. Apparemment, ces présidents de clubs ne sont pas du tout d'accord et estiment que la LFP est d'un autre bord, plus proche des idées du gouvernement. Il s'agit, en effet, de bien comprendre : ces présidents ne sont pas satisfaits parce ce que leurs clubs respectifs se trouvent dans une situation financière exsangue, et s'ils le sont, c'est en raison du peu de considération dont ils bénéficient de la part de l'Etat. Ils veulent que les mesures d'accompagnement pour la mise en place du professionnalisme soient appliquées très rapidement. La LFP n'est pas restée les bras croisés. Elle est en contact permanent avec le ministère de la Jeunesse et des Sports pour trouver une solution au problème. Parce que si les mesures tardent à venir, c'est que problème il y a et il est lié au fait que ces clubs-là ne répondent pas encore au cahier des charges du professionnalisme. C'est aussi simple que cela. Quand vous apprenez que presque tous ces clubs continuent à être dirigés par leurs anciens dirigeants comme des clubs amateurs, il y a de quoi faire preuve de retenue. On a la très nette impression que ces présidents de clubs attendent les 100 millions de dinars promis au titre du lancement des écoles de football comme une vraie bouée de sauvetage qui leur permettra de gérer leur équipe seniors et payer les pseudo-vedettes qui leur servent de footballeurs. En somme, ils veulent faire du professionnalisme avec l'argent de l'Etat puisque pas un d'entre eux n'est capable de dire comment il va générer des bénéfices vu le piètre spectacle qu'offrent leurs clubs. C'est facile de dire , «Qu'on nous donne un terrain sur lequel on va construire un hôtel qui va faire rentrer de l'argent», le tout est de prouver que ledit hôtel soit réellement rentable. En tout cas, les données sont claires : si l'Etat va accorder un terrain à chacun de ces clubs, c'est pour qu'il y construise son centre de formation et les 100 millions de dinars seront destinés à aider le financement de l'opération, pas pour combler le déficit du club. Le jour où ces présidents de clubs comprendront qu'il faut aller chercher des investisseurs, qu'il faut se mettre en conformité avec le cahier des charges du professionnalisme, ils pourront voir l'Etat leur venir en aide. S'ils continuent à jouer dans la cour des amateurs et des rentiers, ils n'auront rien à gagner. La crise ne les quittera pas.