Le directeur d'inspection des impôts de Birtouta (Alger), le dénommé K.C, âgé de 59 ans, a été arrêté, durant la soirée de jeudi dernier, suite à une souricière tendue par les gendarmes de Baba Hassen, dans le cadre d'une affaire de pots-de-vin. L'interpellation et l'enquête ont abouti à la découverte d'autres affaires dans lesquelles le mis en cause est accusé de corruption depuis 2004. Le directeur a été interpellé suite à une plainte déposée par un commerçant de la ville, le nommé Dj. A., pour une affaire de pots-de-vin. Les investigations ont permis de dévoiler une grosse affaire de corruption, dont le directeur d'inspection des impôts de Birtouta est l'auteur, a indiqué, hier, le colonel Mohamed Tami de la gendarmerie lors d'un point de presse. L'accusé a été désigné comme directeur d'inspection de Birtouta il y a huit ans. En 2004, alors qu'il venait d'être installé dans ce poste, ce responsable avait commencé à s'adonner à la corruption qui lui rapportait beaucoup d'argent, selon l'enquête. Il avait recouru au chantage et fausses promesses envers de nombreux commerçants de la ville de Birtouta, mais également d'autres communes. Il avait reçu plusieurs pots-de-vin de la part de ses «victimes». Des cadeaux (appareils électroménagers, dont des TV haut de gamme, et des PC dernier cri, etc.), mais aussi des sommes d'argent qui lui ont été remises par les commerçants. En huit ans, K. C. avait récolté des sommes très importantes, mais dont le montant reste inconnu puisque l'enquête est toujours en cours. Informés, les enquêteurs de la Gendarmerie nationale de Baba Hassen ont réussi à convaincre l'une de ses victimes, un commerçant natif de Baba Hassen, de le dénoncer et de déposer une plainte à son encontre, et, surtout, de coopérer avec les gendarmes. Le commerçant, Dj. A. a lui-même été obligé, à plusieurs reprises, d'offrir des cadeaux et de payer au directeur corrompu plusieurs dizaines de millions de centimes, et ce depuis 2004, a-t-il indiqué aux gendarmes. Le commerçant bénéficierait de cette façon de la loi en la matière. En effet, en cas de corruption, le dénonciateur est protégé contre des poursuites judiciaires. Dans le cadre d'un plan établi par les enquêteurs de la Gendarmerie nationale, le commerçant Dj. A. a appelé au téléphone le directeur des impôts de Birtouta lui fixant un rendez-vous pour, soi-disant, lui remettre la somme de 50 millions de centimes en contrepartie du règlement de ses dettes envers la direction des impôts. Ne soupçonnant pas la souricière, et appâté par l'argent, le mis en cause s'est dirigé, comme à son accoutume, vers le lieu habituel où les deux hommes se rencontraient pour empocher l'argent. C'est ainsi qu'il a été arrêté en flagrant délit avec 10 millions de centimes, selon l'enquête. Il a été présenté, jeudi dernier, devant le procureur de la République près la cour de Chéraga qui a ordonné son placement sous mandat de dépôt.