La Commission nationale de surveillance des élections législatives (CNSEL) a rendu responsable hier le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales du retard accusé dans la confection du programme de passage des candidats sur les médias lourds et l'organisation des espaces d'affichage en prévision des législatives du 10 mai prochain dont la campagne électorale débutera dans quatre jours. Les membres de la CNSEL expliquent que le département de l'Intérieur est responsable «car il ne s'est toujours pas prononcé sur des éléments importants et fondamentaux du déroulement de cette opération. Redouane Bentallah, rapporteur de la CNSEL, souligne que «cette situation a sérieusement pénalisé les partis politiques et la commission de surveillance des élections dans la finalisation de leur travail avant le début de la campagne électorale». M. Bentallah évoque deux facteurs à l'origine de cette «pénalisation». Il s'agit de l'étude des dossiers des candidats qui n'a toujours pas été clôturée dans plusieurs wilayas. «Le ministère de l'intérieur n'a pas encore tranché sur les dossiers des candidats, notamment ceux qui ont été déposés en remplacement des dossiers ayant fait l'objet de rejet auparavant». Pour lui, «c'est une information capitale et essentielle» dans le processus «de confection définitive des listes». Il affirme, cependant, que la commission, les radios et la télévision sont prêts pour procéder au tirage de l'ordre de passage des candidats. «Tout est prêt, même les mesures d'ordre technique ont été arrêtées pour lancer l'opération», a-t-il affirmé. En ce qui concerne l'affichage, le même représentant dira que le ministère de l'Intérieur ne s'est pas encore prononcé sur le contenu du bulletin après avoir opté pour un bulletin pour chaque liste. M. Bentalah affirme que cette situation risque de «chambouler» le début de la campagne électorale puisque les partis politiques n'ont pas pu entamer l'impression de leurs affiches et autres supports de meetings. Journal télévisé marathon Il dira que la CNSEL a adressé un courrier au ministère de l'Intérieur le 22 mars dernier dans lequel elle a exposé tous ces problèmes, mais «nous n'avons pas encore eu de réponse». M. Saïd Boukhalfa, du ministère de l'intérieur, a affirmé que tout est prêt pour lancer cette opération après la tenue de plusieurs réunions avec les responsables des médias pour le choix des créneaux qui seront consacrés aux candidats. Il a dit, lors d'un séminaire d'information à la presse nationale, que son département attend «le calendrier arrêté par la CNSEL définissant le passage de ces candidats». «On ne peut rien faire sans ce programme», a-t-il indiqué. Ce même responsable a tenu à souligner que «tous les partis politiques participant aux législatives auront droit au passage dans les médias lourds pour expliquer leurs programmes électoraux». Trois principes ont été retenus pour cette opération, à savoir l'équité, l'impartialité et la transparence. Les mêmes principes sont valables pour «la couverture médiatique puisque tous les meetings des chefs de partis bénéficieront de la couverture médiatique qui sera diffusée sur ces médias». Le même responsable a affirmé que cette année, il n'y aura pas de journal spécial élections comme cela a été fait auparavant. La couverture de la campagne électorale sera donc intégrée dans le journal principal de 20 h, ce qui va allonger sa durée jusqu'à 50 mn environ, selon le contenu de la campagne.