Les cimetières de Sidi Yahia à Aïn Defla-ville et celui de Sid Ali dans la commune de Bourached n'ont jamais vu de foule aussi nombreuse accompagner un défunt à sa dernière demeure comme ce fut le cas hier lors de l'enterrement des jeunes Abdelkader Choumani et Slimane Selmane, décédés dans un accident de la circulation survenu la veille sur la RN4 à Sidi Bouderga, dans la commune de Khemis Miliana. A Sidi Yahia, où a été inhumé Selmane, les candidats aux législatives du 10 mai prochain, accompagnés par leurs comités de soutien, ont tenu à se distinguer. Mines tristes et abattues, ils présentaient leurs condoléances aussi bien aux membres de la famille du défunt qu'aux citoyens. «Nous partageons votre douleur et demandons à Dieu d'accueillir le défunt en Son Vaste Paradis», a dit un candidat d'un vieux parti. Cette phrase est aussi répétée par de nombreux autres candidats qui «s'affichent» longuement auprès des parents et proches du défunt. On se bouscule une accolade ou pour serrer la main des parents endeuillés. Ces candidats aussi bien partisans qu'indépendants, dont certains ne se parlent pas, s'observent sous leurs lunettes sombres. «C'est la première fois que je vois autant de gens au cimetière», dit l'imam du quartier Hadj Sadok. D'autres citoyens qui n'ont pas échappé aux embrassades de ces candidats ont réalisé que ces derniers profitent de ce regroupement pour faire campagne. «Ils sont prêts à tout», dit un jeune en soulignant qu' «il n'a pas pu être reçu par un P/APC aujourd'hui candidat». Les journalistes sont aussi sollicités par les postulants à l'APN pour des articles en leur faveur. C'est le même scénario qui s'est reproduit au niveau du cimetière de Sid Ali, où ces mêmes candidats ont tenu à présenter leurs condoléances à la famille Choumani. Notons enfin qu'un seul candidat indépendant, sur les 10 en compétition, n'a pas assisté aux obsèques des deux jeunes, préférant se rendre dans l'intimité au domicile des parents.