Le site d'informations Mediapart va remettre demain «l'ensemble des documents des archives Takieddine» à la justice française afin d'appuyer sa plainte pour dénonciation calomnieuse visant l'ex-président Nicolas Sarkozy, a annoncé son directeur Edwy Plenel, hier, sur la chaîne Beur FM. «Nous remettons lundi l'ensemble des pièces qui vont avec notre plainte pour dénonciation calomnieuse, l'ensemble des documents des archives Takieddine y compris des documents que nous n'avons pas encore publiés», a-t-il déclaré. «Et nous disons à la justice : enquêtez sur tout !», a ajouté Edwy Plenel. Le parquet de Paris a ouvert, le 30 avril, une enquête préliminaire pour «faux et usage de faux» et «publication de fausses nouvelles» à la suite d'une plainte déposée par le président français Nicolas Sarkozy pour un article de Mediapart faisant état d'un soutien présumé de la Libye à sa campagne pour la présidentielle de 2007. Deux jours plus tard, et à quatre jours du second tour de la présidentielle, le site d'informations répliquait en déposant à son tour plainte pour dénonciation calomnieuse contre le président sortant, battu le 6 mai par le socialiste François Hollande. Mediapart avait publié le 28 avril un document attribué à un ex-dignitaire libyen, affirmant que Tripoli avait accepté de financer pour «50 millions d'euros» la précédente campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. «Notre document est une pièce d'un puzzle largement documenté et attesté par la personne qui a le moins de sympathie pour nous : Monsieur Takieddine, qui était l'intermédiaire financier de cette affaire (et) qui poursuit Mediapart en justice», a affirmé M. Plenel. «Pour prouver qu'il est vrai, eh bien, il va falloir que vous enquêtiez sur les faits que nous avons révélés, c'est-à-dire cette affaire libyenne», a lancé Edwy Plenel, à l'attention des magistrats auxquels il compte remettre les documents. «Qu'on entende ces personnes !» a-t-il ajouté. L'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine a été mis en examen à trois reprises dans l'enquête sur le volet financier du dossier Karachi.