Un puissant séisme de magnitude 5,8 a fait au moins quinze morts mardi en Emilie-Romagne, dans le nord de l'Italie, et provoqué l'effondrement d'édifices déjà endommagés par un tremblement de terre dans la même zone il y a plus d'une semaine, qui avait causé la mort de sept personnes. Le chef de la Protection civile, Franco Gabrielli, a fait état d'un bilan provisoire de quinze morts, tandis que le directeur de la protection civile de l'Emilie-Romagne évoque une centaine de blessés et de nombreux disparus. La secousse principale de ce nouveau séisme a été enregistrée vers 09h00 à Medolla, à moins de 30 km de Modène, à une profondeur de 9,6 km, selon l'USGS, l'institut américain de veille géologique. Selon l'Institut national de géophysique italien, au moins deux répliques ont été ressenties quatre heures plus tard dans la province de Modène, de magnitude 5,3 et 5,1, à 11 km de profondeur. Des images diffusées sur les chaînes de télévision ont montré des bâtiments détruits, des ambulances se rendant sur les lieux sinistrés et des équipes de secours tentant de dégager les habitants des décombres. Les médias italiens rapportent que la secousse, plus forte que celle du 20 mai, a provoqué l'effondrement de bâtiments déjà endommagés par ce précédent séisme. Un journaliste de Reuters a pu constater que les usines et les entrepôts aux alentours du village de Cavezzo, situé à une trentaine de kilomètres de Modène, avaient subi des dégâts considérables. "La situation crée une grande peur et des doutes", a déclaré Salvatore Iannizzoto, chef de la police de la province de Modène. "La population commençait à être un peu plus tranquille et à rentrer à la maison. Les gens doivent une nouvelle fois vivre loin de leur domicile", a-t-il ajouté. Le maire de San Felice sul Panaro dresse un constat alarmant de la situation de son village, situé au nord de Modène. "La situation est très grave, il y a des gens bloqués sous les décombres", a déclaré Alberto Silvestri, à la télévision SkyTG24. Des responsables italiens ont expliqué que les opérations de secours avaient été rendues plus difficiles par l'interruption du réseau de téléphonie mobile. Un policier présent à Cavezzo, à une vingtaine de kilomètres au nord de Modène, a indiqué que la ville avait été "extrêmement endommagée". "Des personnes sont sous les gravats, on ignore combien", a-t-il confié à Reuters. Le maire de Concordia, entre Modène et Mantoue, a demandé aux habitants de rester dans les parcs de la ville. "Le centre historique est très dangereux. La situation est gravissime", a dit Carlo Marchini. Le séisme a été ressenti dans tout le nord du pays, jusqu'à Milan, et des écoles ont même été évacuées à Florence, plus au sud. A Bologne, le trafic ferroviaire a été arrêté. "Nous avons ressenti une secousse incroyablement forte", a déclaré Raffaella Besola, qui habite à Bologne. La sécurité civile a dépêché des hommes dans la région de Modène pour évaluer les dégâts. Le président du Conseil italien Mario Monti a promis l'aide de l'Etat aux sinistrés. "L'Etat fera tout son possible et dans les plus brefs délais pour assurer un retour à la vie normale et aux activités productives", a-t-il déclaré lors d'une brève conférence de presse prononcée aux côtés du président de l'Emilie-Romagne Vasco Errani. "On ne laissera pas l'Emilie-Romagne toute seule", a dit ce dernier. Le match amical de football Italie-Luxembourg, qui devait se dérouler à Parme mardi soir, a été annulé, a annoncé la Fédération italienne de football. A Maranello, siège de Ferrari, les activités de l'écurie de Formule Un ont été suspendues. D'après un porte-parole de la Scuderia, la piste d'essai n'a pas été endommagée. Ducati a également annoncé la fermeture de ses usines de moto. Cette vague de séisme en Emilie-Romagne, région traditionnellement peu touchée par les mouvements de la terre, est la pire qu'a connue l'Italie depuis le tremblement de terre de L'Aquila, dans le centre du pays, qui avait fait 300 morts et des milliers de sans-abri en 2009.