Au moins 42 attaques ont été recensées hier dans plusieurs villes d'Irak, dont Baghdad. Le bilan fait état d'au moins 65 morts, pour la plupart des pèlerins chiites qui célébraient une fête religieuse, et 250 blessés. Il s'agit du plus lourd bilan depuis janvier. Outre à Baghdad, ces attaques ont été perpétrées à Hilla, Kerbala, Aziziya, Balad, Baqouba, Fallouja et Hit (centre), Kirkouk et Mossoul (nord). Dix-huit attentats l'ont été à la voiture piégée, 18 à la bombe et six à main armée. L'attaque la plus meurtrière a frappé la localité d'Hilla, à 95 km au sud de Baghdad, où deux voitures piégées ont fait vingt morts et plus de cinquante blessés. Un restaurant fréquenté par des policiers a été visé. Dans la capitale, 21 personnes ont été tuées et 53 blessées dans une dizaine d'attaques dans différents quartiers, selon des sources de sécurité et médicales. L'une des bombes a explosé devant une mosquée chiite de Baghdad. Une autre a décimé un groupe de pèlerins se reposant sous une tente. Des voitures piégées ont également explosé dans le quartier chiite de Nahrawan, à la limite sud de Baghdad, et à Karrada, au centre du pays, où de nombreux pèlerins étaient rassemblés. Dans la région de Baqouba, à 60 km au nord de Baghdad, dix bombes ont explosé dans différents endroits de la ville, faisant dix morts et 49 blessés. La présence de la police a pourtant été renforcée cette semaine à Baghdad, où la communauté chiite se prépare à célébrer l'anniversaire du décès de Moussa al-Kazem, septième des 12 imams vénérés par les chiites duodécimains. La fête attire chaque année des dizaines de milliers de chiites venus d'autres villes, souvent à pied. Les manifestations ont commencé depuis plusieurs jours mais leur point culminant aura lieu à la fin de cette semaine. Face à ces attaques en série, le gouvernement irakien a annoncé que jeudi serait jour chômé dans les administrations de la province de Baghdad. Les représentations des Etats-Unis et de l'ONU ont de leur côté condamné les attentats.