A l'heure du professionnalisme, beaucoup de clubs de Ligue 1 et Ligue 2 continuent à fonctionner avec les aides des autorités locales qui viennent à leur secours pour garantir avant tout la stabilité dans leurs localités et éviter le mécontentement des supporters. L'argent destiné aux autres disciplines sportives est détourné vers le sport roi. Les walis, les P/APW et les P/APC maintiennent sous perfusion des clubs en faillite, faisant même fi de la réglementation qui interdit le financement des sociétés commerciales, les clubs étant désormais des sociétés par actions. Les dettes des clubs sont à chaque fois épongées par les autorités locales. Ces dernières cautionnent ainsi la gabegie et la mauvaise gestion qui règnent dans ces clubs qui n'ont de professionnel que le nom. Mais ce ne sont pas tous les clubs professionnels qui ont cette faveur et cette chance de bénéficier d'importantes aides financières de la part des autorités locales. Le président de la Ligue de Football Professionnel, Mahfoud Kerbadj, a tenu à dénoncer ce deux poids, deux mesures. «Ce n'est pas normal que des clubs reçoivent des subventions de la part des autorités locales et d'autres non», a affirmé Mahfoud Kerbadj sur les ondes de la radio nationale, tout en suggérant un fonds national de péréquation pour aider tous les clubs et assurer une certaine justice dans le partage des aides des pouvoirs publics. Le président de la LFP appelle, d'autre part, les présidents de club à la retenue et à l'efficacité pour ne pas s'endetter davantage. «Certains clubs vivent au-dessus de leurs moyens et ils sont au rouge depuis l'année dernière déjà», souligne le patron de la LFP qui a d'ailleurs interdit à certains clubs de Ligue 1 (CABBA et USMBA) et de Ligue 2 (MOB et MOC) de recruter cet été sans l'assainissement de leur situation financière et la régularisation de leurs joueurs. Pour accompagner et assister les clubs en matière de comptabilité et de finances, la LFP s'est dotée jeudi dernier de la Commission de contrôle des clubs professionnels qui dépend de la Direction de Contrôle de gestion des clubs que préside Mohamed Mecherara. Cette direction sera intransigeante envers les clubs professionnels à partir de l'année prochaine. Chaque club devra présenter des garanties financières suffisantes avant l'entame du championnat. Les clubs qui ne disposent pas d'un budget conséquent vont perdre leur statut professionnel et redevenir amateurs, tout en conservant leurs places dans les deux divisions professionnelles.