L'Allemagne a passé la vitesse supérieure vendredi contre la Grèce en quarts de finale de l'Euro et peut désormais afficher ses ambitions, avant de disputer sa quatrième demi-finale consécutive dans un grand rendez-vous international. À la recherche de son premier titre depuis 1996, la Nationalmannschaft a réalisé à Gdansk son match le plus maîtrisé depuis le début du tournoi, conclu par une large victoire (4-2) qui donne encore un peu plus de crédit à son statut de favori. "C'est notre quatrième demi-finale dans une compétition majeure et c'est une performance remarquable", a lancé Joachim Löw, le sélectionneur allemand, rayonnant, devant les journalistes. Le technicien de 52 ans, qui était adjoint de Jürgen Klinsmann il y a six ans avant d'emmener ses joueurs en finale de l'Euro 2008 et dans le dernier carré de la Coupe du monde 2010, connaît par coeur cette génération dorée. "Nous avons l'équipe la plus jeune du tournoi et nous avons de grands projets", a confié Joachim Löw. Ses ambitions sont d'autant plus légitimes qu'aucun des deux adversaires potentiels de l'Allemagne en demi-finale, l'Angleterre ou l'Italie, n'a montré la même sérénité en phase de poule. La Mannschaft a bouclé le premier tour avec trois victoires en trois matches, soit le meilleur bilan des 16 équipes en lice, alors même que le pays figurait dans le "groupe de la mort" en compagnie des Pays-Bas, du Portugal, et du Danemark. Au tour suivant, les Allemands ont fait la démonstration de leurs ressources en attaque en inscrivant trois buts en l'espace de treize minutes pour assommer des Grecs jamais prêts à abdiquer. Au coup d'envoi, Joachim Löw avait pourtant fait le pari de laisser sur le banc Mario Gomez, co-meilleur buteur de l'Euro 2012 avec trois buts, pour donner sa chance à son aîné Miroslav Klose. "Nous sommes une équipe coriace, nous avons deux joueurs pour chaque poste et ça parle largement en notre faveur", a dit l'attaquant de 34 ans. "C'est impressionnant si l'on jette un oeil aux joueurs qui attendent sur le banc. Nous voulons continuer à gagner", a ajouté Miroslav Klose. Les Allemands doivent toutefois rester sur leurs gardes avant d'affronter en demi-finale un adversaire qui, quelle que soit son identité, risque d'être bien plus dangereux que la Grèce, une nation moyenne à l'échelle de l'Europe du football. "Les deux équipes ne sont vraiment pas faciles à jouer. L'Angleterre est bien meilleure qu'en 2010, tout comme l'Italie", a prévenu Joachim Löw. "Toutes les équipes en demi-finales sont désormais des candidates au titre", a ajouté le technicien. L'optimisme mesuré de la Mannschaft est partagé jusqu'au sommet du football allemand. "Cette équipe peut aller au bout", a ainsi déclaré Wolfgang Niersbach, le président de la fédération allemande. L'Allemagne disputera sa demi-finale jeudi, dans le Stade national de Varsovie (coup d'envoi à 18h45 GMT).