L'eau n'a pas coulé des robinets des habitants de la commune de M'Kira, 50 km au sud de Tizi Ouzou, depuis 25 jours. Les villageois souffrent le martyre en cette période de grandes chaleurs. Bouhadj, Boughzal, Taka, Imlikchen, Aït Messaoud, Imaanden, pour ne citer que ces villages, sont, pour ainsi dire, carrément déshydratés. Ils ne savent plus à quelle porte frapper pour se faire entendre. Le manque chronique de ce liquide vital envenime de plus en plus le quotidien des citoyens. «Le problème n'est plus le manque d'eau potable dans notre région, mais plutôt de son inexistence. L'eau ne coule des robinets qu'éphémèrement, c'est-à-dire deux ou trois jours par mois, alors que le barrage Koudiet Assardoune n'est qu'à une dizaine de kilomètres à vol d'oiseau. Notre commune est ignorée par les autorités concernées. Cela fait des mois que nous avions tiré la sonnette d'alarme, mais personne n'a bougé le petit doigt», regrette un habitant de M'Kira. L'achat de citernes d'eau est, semble-t-il, l'ultime solution pour les citoyens afin de faire face à ce manque. «En plus de la cherté de la vie quotidienne et la montée en flèche des prix des fruits et légumes depuis le début de Ramadhan, les pères de famille sont obligés de débourser des frais supplémentaires pour l'achat d'eau !», fera remarquer notre interlocuteur d'un air furieux. Par ailleurs, la cause du manque d'eau, dans cette commune déjà déshéritée, est la vétusté du réseau AEP. En effet, la vulnérabilité du secteur de l'hydraulique à Tizi Ouzou a été signalée à maintes reprises par les élus de l'APW qui ont exhorté les autorités concernées à prendre en charge l'épineux problème du manque d'eau dans certaines localités de la wilaya. En attendant la réalisation de deux autres infrastructures hydrauliques, à savoir les barrages de Tleta et celui d'Aït Chafaa, la population locale doit prendre son mal en patience.