Les autorités libyennes ont interpellé une cinquantaine de personnes dans le cadre de l'enquête sur l'attaque contre le consulat des Etats-Unis à Benghazi au cours de laquelle l'ambassadeur et trois autres Américains ont été tués, a annoncé hier le président du Parlement libyen. Le nombre est d'environ cinquante, a déclaré Mohammed Al-Megaryef dans une interview à la télévision américaine CBS News. L'ambassadeur Christopher Stevens et trois autres Américains ont été tués mardi dernier lorsque des militants islamistes ont pris d'assaut au lance-roquettes le consulat de Benghazi (est de la Libye), incendiant le bâtiment. Mohammed Al-Megaryef a indiqué qu'un petit nombre des assaillants étaient des étrangers entrés en Libye via des endroits différents, certains avec certitude depuis le Mali et l'Algérie. Les autres sont des complices, peut-être des sympathisants, a-t-il ajouté. Le gouvernement libyen a ouvert une enquête sur cette attaque. Pour Tripoli, «l'attaque ne résulte pas de la flambée de violence soudaine déclenchée par un film islamophobe réalisé il y a plus d'un an aux Etats-Unis et dont un extrait de 14 minutes a été mis en ligne sur Youtube», a assuré le président du Parlement. «Cet assaut était planifié, c'est certain, par des étrangers, par des gens entrés dans le pays il y a plusieurs mois. Et ils prévoyaient cette attaque criminelle depuis leur arrivée», a-t-il martelé sur CBS News. Auparavant, les autorités libyennes ont accusé les partisans de l'ex-dirigeant Kadhafi avant de se rétracter et d'annoncer l'implication d'Al Qaïda. Les propos du responsable libyen coïncident avec une déclaration d'Al Qaïda affirmant samedi que «l'attentat contre le consulat des Etats-Unis avait été motivé non seulement par ce film, mais aussi par la mort du numéro deux de la nébuleuse islamiste, Abou Yahya al-Libi, tué en juin dans une attaque américaine au Pakistan».