Boualem Tiab doit être un président heureux. Heureux et fier en même temps de voir son équipe dominer de la sorte le championnat d'Algérie de Ligue 1. Il y a quelques jours de cela, lorsque nous l'avions eu au téléphone, il nous avait dit que comme d'habitude la JSMB jouerait pour une place d'honneur en championnat. «La JSMB n'a pas la prétention de lutter avec des équipes comme l'USMA, le MCA ou la JSK qui ont nettement plus de moyens qu'elle et qui ont fait de gros efforts de recrutement», nous avait-il déclaré. Une place sur le podium suffirait amplement à son bonheur. Cela veut-il dire que le club béjaoui n'est voué qu'à jouer les seconds rôles, le premier étant dévolu à d'autres ? A l'issue des deux dernières saisons, la JSMB a terminé, à chaque fois, à la deuxième place du classement, avec le titre honorifique de vice-champion d'Algérie. Si ses responsables, dont le premier d'entre eux, leur président, tablent sur une nouvelle saison sans titre, ce n'est certainement pas l'avis de bon nombre de supporters béjaouis qui pensent que leur équipe est capable d'obtenir cette consécration si convoitée. «Il y a deux saisons de cela, qui aurait misé sur l'ASO Chlef ?», disent ses supporters. Pourtant c'est bien elle qui avait fini par remporter le titre de champion d'Algérie. Pourquoi la JSMB ne peut-elle pas elle aussi aspirer à le conquérir ? Comment expliquer ce très bon début de saison de la part de cette équipe ? Très certainement par le fait qu'elle a su opérer un recrutement judicieux. Le retour au bercail d'un enfant du club, en l'occurrence Rachid Redjradj, a été pour beaucoup dans cette opération. L'intéressé avait quitté la JSMB depuis trois saisons où il était allé travailler pour le compte de l'ES Sétif. Il est revenu cette saison pour reprendre son poste de secrétaire général. «J'ai décidé d'en faire un vrai directeur général de la SSPA, nous a dit Boualem Tiab. C'est un garçon qui connaît son métier. Quand je ne suis pas là c'est lui qui tient la baraque. Il a mon entière confiance. Comme vous le savez je suis malade et je veux quitter mon poste. Mais je n'ai trouvé personne pour me remplacer. Heureusement qu'il y a Redjradj pour me suppléer.» La deuxième raison à la bonne production actuelle de la JSMB se trouve au niveau de la stabilité de son staff technique. Alain Michel est en poste depuis assez longtemps dans le club béjaoui pour affirmer qu'il connaît maintenant bien la maison. «C'est quelqu'un qui est aujourd'hui bien imprégné de la culture du football algérien», révèle Tiab. «Il connaît la mentalité de nos joueurs et sait utiliser la méthode adéquate pour les amener à être plus performants. Il est en outre un technicien très habile. Il a, en tous les cas, toute ma confiance pour continuer dans son travail.» Cette bonne entente entre la direction et le staff technique a abouti au résultat que l'on connaît avec cette JSMB qui a démarré le championnat le pied au plancher, elle qui a réussi le rare exploit de remporter ses deux premiers matches, pourtant programmés en déplacement. Ce samedi la tâche s'annonçait hautement délicate face à un CRB qui lui aussi carburait à plein régime. Il s'agissait d'un très bon test pour l'équipe béjaouie qui l'a passé avec succès grâce à un but de Bourekba. D'habitude c'est chez elle que cette dernière avait du mal à s'exprimer dans des matches de cette tenue. Elle a su cette fois-ci évoluer à la hauteur de ses aspirations et de ses ambitions pour ajouter trois nouveaux points à son compteur. Et quelques uns de ses joueurs que l'on dit clés, blessés, sont indisponibles. Cela veut dire que la JSMB peut encore progresser et aller vers ce qu'elle n'envisage qu'en rêve en ce moment : le titre de champion d'Algérie. La compétition qui vient de commencer est encore longue. Il faut s'attendre à de nombreux renversements de situation d'ici la fin de la saison mais on peut être sûr que la JSMB sera une nouvelle fois parmi les équipes de tête. Elle a grandi et sa présence à ce niveau du tableau ne serait que confirmation. Sa prochaine sortie, à Constantine, face au CSC, sera certainement suivie avec la plus extrême attention.