«SOS», crient les lycéens exclus des établissements de différentes régions de la wilaya de Tizi Ouzou. Qu'ils soient des non doublants, ou doublants d'une seule classe, plusieurs élèves se sont retrouvés à la rue pour cette nouvelle rentrée scolaire. Au lycée Chihani Bachir d'Azazga, les lycéens ont entamé depuis une semaine une grève illimitée pour soutenir 20 de leurs camarades de la classe de terminale exclus, sans aucune chance de pouvoir refaire leur examen du baccalauréat. L'administration a-t-elle agi par «injustice» ou par «inconscience», se demandent et les parents et les élèves mis au pied du mur. Aucune explication sur cette exclusion. «Aujourd'hui, j'ai l'impression que je n'ai aucun droit dans mon pays. La seule voie de m'en sortir, qui est mes études, vient d'être fermée devant moi. C'est comme si on m'interdisait la seule bouffée d'oxygène qui me restait. Je me retrouve exclu, alors que je n'ai jamais refait d'année. J'ai échoué à mon examen de fin d'année, mais est-ce une raison pour qu'on me mette à la porte ?», dira, dépité, un lycéen exclu qu'on a rencontré assis par terre devant le portail de «son» lycée. Les autres élèves sont donc venus soutenir les exclus en enclenchant une grève illimitée. «Déjà que les conditions dans lesquelles ils évoluent frôlent le seuil de la catastrophe, voilà qu'on rajoute la terreur de l'exclusion», s'indigne une parente d'élève également exclue. Le lycée Chihani Bachir n'est pas un cas à part puisque depuis la rentrée scolaire, plusieurs exclusions ont été enregistrées dans divers lycées, comme c'est le cas au niveau du lycée Omar Toumi de Tigzirt avec 60 élèves exclus, l'établissement des Ouadhias, le technicum d'Iferhounène,…etc. Le non-règlement de cette situation entraînerait, à coup sûr, un retard qu'il sera difficile de rattraper par la suite. On nous a toujours appris que c'est l'administration qui travaille pour le bien de la pédagogie et non le contraire.