Les lycéens de la commune de Maâtkas n'ont pas encore rejoint les bancs de leurs établissements depuis cette présente rentrée. Aussi bien au technicum qu'au lycée, la rentrée n'a pas encore eu réellement lieu. Dans cette commune qui compte au bas mot près de 60 villages, la grogne a atteint même les autres paliers de l'enseignement par solidarité. En sus de cette atmosphère déjà délétère, les choses viennent de se compliquer avec le dépôt d'une plainte du proviseur du technicum contre une quinzaine d'élèves qui ont été convoqués par la gendarmerie. Les parents d'élèves ont observé hier un sit-in devant la Direction de wilaya de l'éducation. Une délégation de protestataires a été reçu par le directeur de l'éducation qui semble être resté intransigeant face aux doléances des parents d'élèves. Aussi, il semble bien que les choses soient restées en l'état. Le problème trouve son origine dans l'exclusion de près de 550 élèves du technicum et du lycée. Les parents reprochent au lycée et surtout au technicum de Maâtkas la stricte appellation de la circulaire du 28 août 1998 à des élèves ayant eu une scolarité perturbée. Comme ils rappellent la souveraineté des conseils de classe à propos des décisions de passage et de redoublement et insistent sur le fait que ces exclusions d'élèves ont été prononcées sans avoir auparavant informé les parents. Et les parents de rappeler qu'aucune structure de formation professionnelle n'existe dans cette daïra et donc aucune «issue» ne semble possible pour ces élèves exclus. Les parents d'élèves exigent des responsables concernés d'aligner la moyenne d'admission et de passage sur tous les autres lycées du pays. Et de lancer un appel à la solidarité à tous les lycéens en leur demandant de se tenir éventuellement prêts à observer une grève à une date qui sera arrêtée ultérieurement. Les parents d'élèves de Maâtkas se disent outrés des réponses apportées par le directeur de l'éducation à ce problème à travers la presse. Ces réponses sont considérées comme autant d'insultes à cette région marginalisée et enclavée. Une région, rappellent-ils, qui a donné 650 de ses meilleurs fils pour l'indépendance du pays ! Et de conclure qu'ils tiennent pour seuls responsables les instigateurs de ce conflit pour ce qui est des conséquences fâcheuses qui découleront de ce bras de fer au cas où les revendications ne sont pas satisfaites.