Alors que les rafales de vent charriaient les volutes du fumet de méchoui qui se dégageaient des habitations, les Oranais maudissaient les commerçants qui avaient osé passer outre le système de permanence mis en place à l'occasion de l'Aïd. «Plusieurs boulangeries n'ont pas respecté leurs engagements. Allez voir du côté d'Es-Sedikkia ou de certaines zones périphériques de la ville, les boulangers n'ont pas ouvert. Hier, trouver une baguette de pain était un véritable exploit», dira un Oranais qui ne manquera pas de souligner que cette situation a été également constatée au niveau de certains magasins d'alimentation générale. Pourtant, à la veille de l'Aïd, l'UGCAA avait triomphalement annoncé, à l'occasion d'une conférence de presse, que sur les 450 boulangeries que compte la wilaya, 177 s'étaient engagées à ouvrir leurs portes durant les deux jours de l'Aïd. Dans le même cadre, elle avait rassuré la population sur la disponibilité du lait en sachet et des fruits et légumes en affirmant que les nouvelles halles centrales d'Elkarma allaient fonctionner régulièrement pour assurer l'approvisionnement des détaillants. «Certes, trois laiteries devaient assurer la production durant ces deux jours de l'Aïd, mais allez trouver un sachet ! Ce sont les détaillants qui n'ont pas joué le jeu. L'UGCAA n'a aucun pouvoir pour pousser les commerçants à respecter leurs engagements. Cette mission incombe à la DCP et à la wilaya qui devait diffuser un arrêté contraignant pour les permanenciers. C'est le wali qui peut prononcer une fermeture à l'encontre des défaillants, pas l'UGCAA», dira un autre Oranais. Et pour ajouter aux difficultés des Oranais, des transporteurs se sont eux aussi accordé un repos, passant outre les dispositions du cahier des charges fixant les obligations en matière de service public. Des bus assurant les lignes B, 31, 11 et même certains du centre-ville n'ont pas assuré le travail alors que les opérateurs, par le biais de l'ONTT, avaient affirmé qu'ils allaient assurer un système de permanence. Hier, et alors que certains goûtaient aux délices d'un «melfouf» bien grillé, des Oranais continuaient à vadrouiller à la recherche d'un sachet de lait ou d'une baguette de pain. Finalement, les fêtes de l'Aïd passent et se ressemblent et plusieurs opérateurs économiques, tenus d'assurer leur mission de service public, n'ont pas encore compris combien est important leur rôle dans la vie d'une cité. Mais dans ce tableau figure quand même un rayon de lumière puisque, aussi bien les médecins que les pharmaciens ont respecté le tableau des gardes fixé par la Direction de la santé publique, de la population et de la réforme des hôpitaux qui a également mobilisé 48 médecins (généralistes et spécialistes) pour assurer des gardes aussi bien au niveau des différents services du CHUO que des établissements sanitaires de proximité.