Le programme de raccordement au réseau de gaz naturel accuse, dans la wilaya de Tlemcen, un grand retard. Plusieurs communes passeront, encore une fois, cet hiver dans le froid notamment celles situées dans les régions steppiques comme Sidi Djilali, El Gor, El Aaricha et leurs localités, ainsi que dans les monts des Béni-Snouss et des Traras, où il neige fréquemment en période hivernale. Malgré les promesses des autorités locales et des élus devant la vague de protestation qui a secoué plusieurs fois ces régions, aucune de ces communes n'a été raccordée. Ces communes sont pourtant considérées comme prioritaires par la Direction de l'énergie et des mines de la wilaya qui s'est fixée «comme objectif un taux de raccordement de 70% des populations rurales à l'horizon 2012». L'année tire à sa fin et le taux réel ne dépasse guère les 40%, de l'aveu même de cette direction qui justifie ces retards «par la non finalisation par les communes des montages financiers, afin de financer les projets de raccordement en gaz». Cette affirmation est niée catégoriquement par les élus locaux qui soulignent «que les parts de financement à la charge des communes ont été versées depuis des années à la Direction des mines et que les travaux de pose des compteurs sont achevés depuis longtemps. Il ne reste que les adductions de gaz et le raccordement». Devant cette situation, les habitants de Béni-Snous, qui renferme plusieurs localités éparses situées au piémont de Motass, et ceux d'El Aaricha ont saisi, dans une pétition commune, les autorités du pays «pour qu'ils interviennent auprès des autorités locales afin qu'ils réalisent, en urgence, les travaux de raccordement de leurs communes et localités en gaz». Il faut reconnaître que ces régions sont réputées pour leur froid glacial en hiver. Les populations, durant cette période, éprouvent les pires difficultés pour s'approvisionner en bonbonnes de gaz butane à cause des ruptures de stock et de la spéculation. L'année dernière, son prix a atteint les 600 DA sinon plus dans certaines localités. A ce titre, les pétitionnaires dénoncent «l'indifférence des autorités locales face à leurs leurs mauvaises conditions de vie» et qu'ils «en ont assez d'entendre la même rengaine mensongère».