L'éradication du dernier grand bidonville de la ville de Constantine, situé à Haï Essalem et communément appelé cité «Bessif», situé aux abords de l'oued Boumerzoug à l'est de la ville, se fera ce jeudi 27 décembre. La liste de familles ouvrant droit au relogement dans le cadre de cette opération a été déjà établie dans le cadre du dispositif des contrats-programmes paraphés entre l'administration et les citoyens concernés, a précisé le secrétaire général de la wilaya, M. Benyoucef. La «cité Bessi» abrite au moins 510 baraques de fortune et autres masures en toub. Le nombre de familles occupant les lieux est passé de 450 familles, selon un premier recensement effectué en 2005 par le comité des habitants, à plus de 760 qui réclament aujourd'hui un transfert en urgence vers des endroits plus décents. Cependant, l'élimination de ces poches de pauvreté et de délinquance constitue une «priorité pressante» pour les autorités locales. S'étendant sur une superficie de plus de 17 hectares, l'assiette foncière qui sera dégagée après l'éradication de la «cité Bessif», située dans un endroit «à la fois stratégique et dangereux», sera exploitée pour réaliser des équipements en rapport avec le plan de modernisation de la métropole de Constantine. Par cette éradication, la wilaya de Constantine «en aura fini avec le dossier des grandes concentrations urbaines anarchiques qui enlaidissent depuis plusieurs décennies la ville des Ponts», a encore précisé le secrétaire général de la wilaya, Aziz Benyoucef. L'élimination de la «cité Bessif» où résident plusieurs centaines de familles constitue «la suite logique du relogement, il y a un peu plus de deux mois, de 1400 familles qui occupaient l'immense bidonville de Fedj Errih», a ajouté le même responsable, rappelant l'importance de cette opération qui avait également permis aux autorités locales de récupérer une assiette foncière de 40 hectares située sur les hauteurs de la ville. Quant aux familles qui occupent d'autres sites éparpillés, leur relogement sera mené prochainement, au fur et à mesure de la réception des programmes de logements en cours de réalisation. Sur un autre registre, d'énormes moyens matériels et humains seront déployés pour assurer le bon déroulement de l'opération de relogement. Surtout en ce qui concerne le dispositif sécuritaire, car il est à craindre la manifestation au niveau d'autres sites, notamment Boudraa-Salah, où les habitants s'impatientent. Ces derniers sont à surveiller malgré les promesses faites par le chef de daïra la semaine dernière aux représentants des habitants de la cité. Un quartier qui a été marqué par des émeutes la semaine passée ayant occasionné 8 blessés parmi les manifestants et les policiers. Le chef de daïra leur a promis de régler le problème de leur relogement au mois de mars prochain, en mettant à profit les vacances de printemps des élèves. Selon un des représentants, membre de la délégation, «cette promesse nous a été faite en considération du taux d'avancement d'un programme de logements que l'OPGI est en train de réaliser à la nouvelle ville Ali- Mendjeli et à Massinissa».