Abdelaziz Belkhadem, «patron» déchu du FLN, demeure toujours membre du comité central (CC) du parti qui poursuivait, hier encore à l'hôtel Riadh de Sidi Fredj les travaux de sa session ordinaire. Des travaux dans le sillage desquels «des concertations sont menées tambour battant pour l'élection d'un nouveau secrétaire général», nous a affirmé hier Boudjemaâ Haïhour, également membre du CC et ancien ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. Contacté hier, notre interlocuteur nous fera savoir d'entrée que les membres du CC du FLN étaient confrontés, depuis l'après-midi d'hier, à une contrainte administrative liée à la réservation de la salle de réunion de l'hôtel Riadh, laquelle réservation devant aboutir à terme hier à minuit. Une contrainte administrative qui a son impact sur le déroulement des travaux du CC, poursuit encore Boudjemaâ Haïchour. Il explique en ce sens que «les membres du comité central sont tenus soit d'élire un nouveau SG du parti aujourd'hui (ndlr, hier) avant minuit, soit de déclarer la session ordinaire ouverte et de libérer les lieux». Sur un autre volet, Haïchour tiendra à préciser qu'en sa qualité de membre du CC, Abdelaziz Belkhadem pourrait se postuler à nouveau pour succéder à sa propre personne au poste de SG du parti. «Rien n'interdit à Belkhadem de se porter de nouveau candidat pour prendre les rênes du parti», a-t-il dit. Le concerné est-il allé jusqu'à exprimer une telle ambition, publiquement, devant les membres du CC ? A cette question, Boudjemaâ Haïchour répondra qu'Abdelaziz Belkhadem a tout juste déclaré que «l'exercice de la responsabilité, c'est comme si on montait une échelle, redescendre et puis la remonter de nouveau». Une telle déclaration ne laisse aucun doute sur les intentions réelles du SG évincé du FLN qui, en faisant de tels propos, souhaite donc rebondir. Même si jusqu'à hier en fin de journée, Abdelaziz Belkhadem ne s'est toujours pas porté candidat à sa propre succession, ce scénario reste probable pour au moins deux raisons évidentes. La première tient lieu du vote au terme duquel la destitution de Belkhadem a été prononcée. Un vote serré, faut-il le rappeler, où l'ex-SG du FLN était tout de même parvenu à récolter quelque 156 voix, contre 160 qui lui ont retiré leur confiance, soit une différence insignifiante de 4 voix uniquement. Ceci sans compter les 7 bulletins nuls. Du coup, il suffirait d'un effort de sensibilisation supplémentaire de la part de Belkhadem en direction des membres du CC pour que la balance penche en sa faveur lors de la désignation d'un nouveau SG du parti. La seconde raison réside dans l'identité des six membres du CC qui se sont portés candidats pour le poste de SG. Il s'agit de Baya Nassima Khellaf, Noureddine Djaâfar, Noureddine Sed, Amina Meftahi, Ahmed Hanoufa et Brahim H'lima. Tous demeurent méconnus du grand public et même des observateurs de la scène politique. Ils ne seraient également d'aucun poids face à Belkhadem dans le cas où celui-ci déciderait de revenir au poste dont il a été destitué.