La violence semble s'installer par petites touches dans les établissements scolaires de la wilaya d'Oran. Ce phénomène qui n'épargne aujourd'hui aucun cycle de l'enseignement, semble avoir pris des proportions alarmantes au point de susciter une réaction des enseignants qui disent «craindre pour leur sécurité à l'intérieur des établissements». Il y a quelques jours, nous avions évoqué le cas d'un lycéen de Bir El Djir qui avait asséné, en pleine récréation, un coup de couteau à deux de ses camarades. L'incident s'est produit à l'intérieur du lycée Boualgua, un établissement qui était pourtant réputé pour le respect de la discipline. Il y a quelques mois, des élèves du lycée Omar-El Mokhtar, à haï Akid, avaient observé un arrêt des cours suivi d'actes de vandalisme pour protester contre la mort d'une de leurs camarades qui avait mis fin à ses jours en se précipitant du haut d'une falaise non loin de l'établissement. Après un coma, elle avait rendu l'âme. Ses camarades avaient dénoncé, à cette époque, des pressions de l'administration qui avaient poussé la malheureuse à recourir à son geste fatal. Mardi, une dispute entamée dans la rue, s'est poursuivie dans la cour du lycée Ibrahim-Tazi. Cet événement n'a pas laissé insensibles les enseignants qui on débrayé durant deux heures, le lendemain, pour protester contre le phénomène de la violence devenu envahissant. Ces derniers estiment qu'un climat d'insécurité prend des proportions inquiétantes et que personnel et élèves deviennent des proies faciles pour des délinquants qui font usage souvent d'armes blanches pour mieux maîtriser leurs victimes. En l'espace d'un mois, nous confie un enseignant, ces individus ont fait irruption à l'intérieur de l'établissement à trois reprises. Dans ce sens, une réaction devant cet état de fait est devenue plus qu'indispensable pour arrêter ces agissements qui amplifient encore plus le phénomène de la violence en milieu scolaire. Selon les initiateurs de cette protestation, la sécurité est l'affaire de tous et n'incombe pas seulement à l'administration, et les parents d'élèves sont tenus de réagir pour donner plus de poids à cette démarche. Jeudi après-midi, ils ont tenu une réunion pour tenter d'arrêter des propositions et de mettre sur pied un comité qui sera chargé de coordonner les futures actions avec leurs collègues des autres établissements et les parents d'élèves.