Une délégation parlementaire composée d'une trentaine de représentants des deux chambres du Parlement s'est rendue mardi au site gazier de Tiguentourine (250 km d'Illizi) pour s'enquérir de l'avancée des travaux de réhabilitation de cette installation théâtre d'une attaque terroriste perpétrée en janvier dernier. "Il s'agit d'une visite de solidarité et de compassion avec les travailleurs de Tiguentourine", a déclaré à l'issue de cette visite le président de la commission des affaires économiques, de l'industrie, du commerce et de la planification à l'Assemblée populaire nationale (APN), Toufik Torche. Le représentant de la chambre basse du parlement a, au passage, salué "le travail héroïque" accompli par les travailleurs et cadres de Sonatrach ainsi que les forces de l'Armée nationale populaire (ANP) pour protéger le site gazier, lors de l'attaque perpétrée le 16 janvier dernier par un groupe d'une trentaine de terroristes de différentes nationalités. De son côté, le président de la commission économique du Conseil de la Nation, Tahar Hocine Chouiya, a affirmé que la réaction des autorités algériennes et des forces armées face à l'attaque terroriste "a prouvé encore une fois que l'Algérie est riche par ses ressources naturelles, mais aussi et surtout par ses hommes et ses institutions, notamment l'ANP, qui représente le rempart infaillible qui garanti la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale". Lors de cette tournée, les parlementaires ont visité la base vie et le complexe gazier de Tiguentourine. Pour ce qui est du complexe, des cadres de Sonatrach ont assuré qu'il est prêt pour un redémarrage avec la mise sous gaz d'un des trois trains. "Le train n°1 (du site de Tiguentourine) a satisfait toutes les assurances techniques et sécuritaires relatives à sa remise en service. Il est mis sous gaz dans l'attente de l'aval de la structure mère de l'installation (partenaires du projet)", a indiqué à la presse le chef de division exploitation du site, Slimane Benazou. "Nous sommes actuellement en stand-by en ce qui concerne cette partie (du complexe), opérationnelle à 100%", a ajouté M. Benazou à des journalistes en marge de la visite. S'agissant du train n°3, qui a été partiellement touché lors de l'attaque, il est actuellement isolé dans l'attente d'une inspection relevant de Sonatrach, alors que le train n°2 est épargné mais il est sous inspection, a précisé Kamel Houas, chef de division opérations de Tiguentourine. En effet, deux tours de ce deuxième train et servant à extraire le CO² (gaz de carbone) du gaz ont été touchés par l'explosion d'une voiture piégée, explique-t-on. "Notre priorité, ce sont les trains n°1 et 2", a souligné M. Houas, ajoutant que techniquement l'installation tournerait à pleine régime dans moins de six mois. "Tout dépend de l'aval des partenaires du projet", a-t-il néanmoins précisé. En outre, la base vie du site, également touchée par l'attaque, a été rétablie à 95% et son occupation par les travailleurs se poursuit au fur et à mesure de l'avancée des travaux de réhabilitation, a assuré M. Houas. Il a, d'autre part, expliqué que le site de Tiguentourine, et à l'image des autres installations énergétiques du pays, fait l'objet d'une opération d'évaluation des risques en vue de renforcer les dispositifs de sécurité interne et externe. Actuellement, plus de 300 travailleurs du site ont regagné leurs postes, alors que le retour des étrangers se fera avec la remise en service de l'installation, a-t-il ajouté. Lors de l'attaque, "les terroristes ont regroupé quelque 300 travailleurs algériens à l'intérieur du foyer et du salon VIP de la base, tandis que les expatriés, qui étaient près de 140 personnes, étaient piégés et ligotés dans une aire située dans le milieu de cette base", selon des explications données aux parlementaires. Par ailleurs, un dispositif est mis en place par les services médico-sociaux de Sonatrach pour assurer la prise en charge psychologique des victimes de l'attaque terroriste, a précisé M. Houas. Le complexe gazier de Tiguentourine, entré en production en 2006, produit et traite du gaz naturel et condensat, avec une capacité de production de 9 milliards de mètres cubes par an, tirée des gisements de Tiguentourine, Hassi Farida, Hassi Ouan Abecheu et Ouan Taredert. Géré en association entre les groupes algérien Sonatrach, britannique BP et norvégien Statoil, ce complexe qui a coûté 2 milliards de dollars, a permis d'augmenter le volume des exportations gazières algériennes vers le marché européen.