Jamais, depuis le début de la phase retour, les Mouloudéens ne s'étaient autant mordus les doigts qu'en ce samedi soir alors qu'ils étaient sur le retour vers la capitale et qu'ils apprenaient que l'USMHarrach avait perdu à Chlef, occasion inespérée pour eux de se rapprocher à trois points du dauphin de ce championnat s'ils avaient réussi à empocher les trois points à Bel Abbès. Hélas pour les poulains de Djamel Menad, le retour sur Alger se faisait dans une ambiance plutôt morose et pour cause, cette défaite face à l'USMBel Abbès qui avait un goût amer et qui restait en travers de la gorge des camarades de Djallit qui avaient pourtant mené tranquillement au score à la mi temps avant de s'effondrer littéralement en seconde période sous les coups de boutoir des Bel Abbésiens complètement métamorphosés sous la houlette de l'entraîneur Mokhtar Assas. «On a du mal à s'expliquer cet effondrement en seconde mi temps alors qu'on menait au score et qu'on avait toutes les capacités de bien gérer la suite du match et même de conforter notre avance au score. On a bien parlé aux joueurs en leur indiquant la marche à suivre et tout semblait normal. Mais il y a eu, me semble-t-il, un fléchissement sur le plan physique qui a donné des possibilités à l'équipe adverse pour renverser la situation en leur faveur.» Mais la désillusion dans le camp mouloudéen ne se limitait pas au simple fait qu'ils ont raté une belle occasion de réduire l'écart avec les Harrachis en attendant le résultat de demain entre l'USMA et l'ESS, car cette défaite à Bel Abbès signifiait aussi que leur mince espoir de s'impliquer dans la course au titre s'était définitivement estompé. Et ce n'est pas tant par le résultat lui-même que par cette prestation mi-figue, mi-raisin qui a caractérisé les camarades de Réda Babouche, surtout durant la deuxième mi temps où ils ont été complètement méconnaissables et extrêmement fébriles sur le plan défensif. On aura beau essayer d'arguer cette précarité par certaines absences qui ont empêché Menad de composer le meilleur réseau défensif possible comme celles de Djeghbala (suspendu) ou Aksas (qui se relève d'une blessure) cela n'expliquera qu'en partie et pas totalement ce déséquilibre qui a coûté, en somme, très cher aux protégés de Omar Ghrib qui leur avait pourtant promis une alléchante prime de dix millions en cas de victoire. Certes les plus pragmatiques ou les moins pessimistes diront que mathématiquement tout est encore possible, mais avec réalisme les joueurs et le staff mouloudéen affichaient une mine dépitée dans un silence dubitatif qui en disait long sur leur incrédulité. C'est en fait un véritable coup d'arrêt que viennent de subir les gars de Djamel Menad après avoir pourtant aligné trois victoires consécutives face à des clients autrement plus huppés comme l'USMA , l'ASO et la JSMB. Evidemment les Mouloudéens se consolent en déclarant qu'ils conservent comme objectif une place sur le podium, perspective qui n'est point du tout hors de portée pour eux vu qu'ils occupent toujours la troisième place. Mais lorsqu'on sait que derrière eux l'USMA pointe à deux longueurs de retard et un match en moins qu'elle disputera demain à Bologhine face au leader Sétifien... Mais aussi que le CSC et le CRB viennent juste derrière à trois points du Mouloudia, on comprend un peu mieux cette angoisse qui a remplacé l'enthousiasme dans le camp du MCA surtout quand on sait que les vert et rouge rencontreront le Chabab de Belouizdad lors de la prochaine journée dans une rencontre devenant par la force des choses un match à six points. Et le coach adjoint Zemiti le confirme en déclarant : «Sur le chemin du retour vers Alger les joueurs avaient déjà évacué la pression de la défaite et pensaient déjà au prochain match face au CRB. Ce sera pour nous l'occasion d'effacer ce revers qui nous a laissé beaucoup de regrets car nous pouvions réaliser une belle opération au classement après la défaite de l'USMH.»