Des observateurs européens ont affirmé que la nouvelle politique marocaine est basée sur "la violence et l'humiliation" à l'égard des observateurs étrangers. Dans un communiqué publié lundi par l'Agence de presse sahraouie (SPS), le parlementaire libéral et ancien ministre slovène des Affaires étrangères, Ivo Vajgl, a estimé que l'empêchement, par les autorités marocains, il y a 4 jours, d'une délégation européenne de se rendre dans les territoires sahraouis occupés, pour s'enquérir de la situation des droits de l'Homme et de rencontrer la Minurso, était "un comportement humiliant et inacceptable". M. Vajgl a appelé, à cet effet, à "interdire l'accès de l'ambassadeur du Maroc à Bruxelles au Parlement européen" en réponse aux comportements des autorités marocaines qui ont refoulé des parlementaires européens de Casablanca alors qu'ils se dirigeaient vers El-ayoun (capitale occupée du Sahara occidental). Il a rappelé, dans ce sens, que cette délégation voulait rencontrer les autorités marocaines mais l'ambassadeur du Maroc au Parlement européen lui a envoyé une lettre "dans laquelle il a utilisé des termes qui ne sont pas du tout diplomatiques". De son côté, le co-président du groupe des Verts au Parlement européen, M. Daniel Cohn-Bendit, a souligné que le Maroc veut à travers sa politique, "occulter la vérité". C'est le même constat, a-t-il estimé, du secrétaire général de l'ONU qui a souligné dans son rapport du mois d'avril dernier la nécessité de permettre à la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental) d'assumer toutes ses prérogatives, dont la rencontre des citoyens sahraouis et l'établissement de rapports sur les territoires sous la responsabilité directe des Nations unies. Selon les témoignages de plusieurs observateurs, le refoulement des parlementaires européens "constitue un autre épisode d'une série d'humiliations et d'expulsions". Les observateurs européens ont estimé que le combat du peuple sahraoui a mis le Maroc au pied du mûr en ce sens qu'il doit "choisir entre poursuivre l'occupation illégale et la répression (...) et tourner la page de l'intransigeance et reconnaître le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination conformément à la légalité internationale". Les observateurs ont estimé par ailleurs que la réponse à la position marocaine "sera connue dans le prochain rapport du secrétaire général de l'ONU" devant appuyer les rapports des organisations internationales qui ont dénoncé le Maroc devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève. Dans une conférence de presse tenue par le groupe des parlementaires européens jeudi dernier, le député espagnol du Parti socialiste européen, Vincent Ramon Gorlez, a estimé que le refoulement par le Maroc des parlementaires européens visait à "cacher les crimes contre l'humanité" perpétrés contre les civils sahraouis.