Les corps des deux jeunes Haroun Boudaïra (10 ans) et Ibrahim Hachiche (9 ans) ont été retrouvés, hier, au niveau de la résidence dite Iklil El Bey, à l'unité de voisinage 17 de la nouvelle ville Ali-Mendjeli. Les deux corps ont été découpés et mis l'un dans un sachet en plastique, l'autre dans un cabas, selon les premières informations. Les corps ont été évacués à l'hôpital militaire de la nouvelle ville. Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances de ce drame qui a jeté un profond émoi dans toute la région, selon une source policière. Cependant, des sources crédibles n'écartent pas l'hypothèse qu'un important réseau de trafic d'organes soit à l'origine de cet enlèvement. La nouvelle de la mort des deux garçons, confirmée vers 14h 30, a fait le tour de la ville et s'est propagée comme un feu de paille. Aussitôt, la panique, la colère et le désarroi ont envahi les habitants de la nouvelle ville. Haroun et Ibrahim ont disparu samedi vers 16h alors qu'ils jouaient devant l'immeuble à l'unité de voisinage 18. Ils étaient partis montrer le chemin à leur assassin qui les a sauvagement exécutés et jetés au niveau de l'unité de voisinage 17. Les habitants de cette localité se sont révoltés et ont caillassé le siège de la sûreté urbaine. Des dégâts matériels importants sont enregistrés. La situation demeurait incontrôlable au rayon de l'UV18. Tout le monde criait et courait dans tous les sens. Les parents effondrés et les forces de l'ordre n'ont pas réussi à calmer les gens et ont cédé la place aux gendarmes qui ont procédé à l'encadrement de la manifestation. Ils ont placé des barrages et des points de contrôle au niveau des accès à la nouvelle ville, surtout que des voix se sont élevées pour signaler la disparition d'une petite fille. Anfal retrouvée saine et sauve Les événements se sont succédé rapidement hier au niveau de la nouvelle ville qui était le théâtre de protestation des habitants qui scandaient «Allah Akbar» et se sont regroupés devant le portail de l'hôpital militaire. L'information de la disparition de la petite Anfal, âgée de 11 ans, a fait l'effet d'une bombe au moment de la panique. Les éléments de la Gendarmerie nationale ont aussitôt quadrillé la ville et ont commencé à fouiller toutes les voitures, notamment les Peugeot 206 et 207. La fillette avait disparu, selon sa mère, au moment des événements, «elle ne pouvait pas être loin», selon les gendarmes. Après une heure de frayeur, la petite Anfal a été retrouvée saine et sauve. Selon les premières déclarations officielles, terrifiée lorsqu'elle a entendu les cris, elle s'était cachée pour échapper au kidnappeur. Le chef de sûreté de wilaya Mustapha Benaini qui était présent sur les lieux ainsi que les différents responsables étaient eux aussi sous le choc. Notons que M. Benaini avait déclaré l'installation d'une commission de suivi et de veille lundi pour «accélérer les recherches et retrouver les deux enfants portés disparus depuis samedi à Ali-Mendjeli». Cette cellule était composée de plusieurs officiers de la sûreté de wilaya et pilotée par l'adjoint du chef de sûreté de wilaya et le chef de sûreté de la daïra d'El Khroub. Elle était chargée de coordonner tous les efforts pour les retrouver, sachant que les recherches se sont poursuivies «sans relâche et sur tous les fronts» depuis l'alerte donnée à la suite de la disparition des deux enfants. «Aucune piste n'est à écarter», selon le chef de sûreté de la wilaya et «beaucoup de renseignements, parfois contradictoires, continuent de parvenir à (ses) services qui ne négligent aucune bribe d'information de nature à faire avancer l'enquête». Un premier suspect arrêté Selon toujours les premières informations, un premier suspect a été arrêté. Il s'agit d'un jeune pris en délit de fuite par les policiers au niveau de la scène du crime. L'information n'a été ni démentie ni confirmée, et l'on s'attelle à dire qu'il faudrait laisser le temps pour terminer l'enquête avec la promesse de tout dévoiler à l'opinion publique. Par ailleurs, il est à noter que des équipes de psychologues relevant de la sûreté de wilaya ont été également mobilisées pour accompagner psychologiquement les familles des deux garçons. Dans leur colère, les habitants de l'UV18 et l'UV13 auxquels se sont joints les autres résidants de la nouvelle ville criaient leur ras-le-bol et dénonçaient encore une fois le problème de l'insécurité qui règne au niveau de Ali-Mendjeli. Ils évoquent la multiplication des agressions et des vols commis au quotidien. Le manque dans la couverture sécuritaire au niveau de la nouvelle ville Ali-Mendjeli est décrié par tous les concernés avec l'existence d'une seule unité de sûreté et un nombre limité d'éléments. La psychose qui s'est installée depuis l'enlèvement des deux garçons a poussé les parents à travers toute la wilaya de Constantine à accompagner leurs enfants, surtout ceux du primaire, vers les établissements scolaires.