Malgré les dizaines de millions dépensés cet été, le Zenit Saint-Pétersbourg, champion de Russie en titre mais actuel 3e de son championnat, connaît une saison décevante après sa sortie dès la phase de groupe de la Ligue des champions, puis en 8e de finale de l'Europa League. Les attentes étaient pourtant grandes pour le club soutenu par le géant gazier Gazprom après l'acquisition au mercato estival pour un montant frisant les 100 millions d'euros de l'attaquant brésilien Hulk et du milieu de terrain belge Axel Witsel, respectivement en provenance du FC Porto et du Benfica Lisbonne. Mais le club, rongé par des dissensions internes nées des arrivées de ces vedettes à hauts salaires, n'a pu faire mieux qu'une 3e place de son groupe de C1, s'inclinant notamment à Anderlecht (1-0) et à Malaga (3-0). Le gros salaire de Hulk, 6,5 millions d'euros par an (3 millions pour Witsel), a fait grincer des dents dans le vestiaire, surtout celles du capitaine Igor Denisov, relégué en équipe réserve pour l'avoir critiqué. "Oui, nous avons acheté de bons joueurs qui vont clairement aider le Zenit. Mais sont-ils tellement meilleurs que les autres vedettes de l'équipe pour mériter d'être payés trois fois mieux. Je pourrais comprendre si nous avions transféré Messi ou Iniesta, ils valent n'importe quel prix", avait souligné Denisov. A ce jour, Messi a inscrit 40 buts en Championnat d'Espagne. En Russie, Hulk a marqué... deux fois. Spalletti désigné coupable Reversé en 16e de finale de l'Europa League, le Zenit a éliminé Liverpool avant de se faire sortir par les modestes suisses du FC Bâle (2-0; 0-1). En championnat, le ciel n'est guère plus dégagé sur la Perspective Nevski: le Zenit est 3e avec 10 journées à jouer, à 8 points du leader, le CSKA Moscou.Après cette série de mauvais résultats, le manager Luciano Spalletti est dans le viseur de la presse et des supporteurs. D'autant plus que les dernières recrues, le Portugais Luis Neto et le Serbe Milan Rodic, deux défenseurs censés améliorer un secteur en chute libre, ont été très décevants. "Il y a plein de reproches à faire au Zenit. Le club n'a pas fait de progrès cette saison. La majorité des joueurs n'ont aucune émotion. Et c'est d'abord la faute de l'entraîneur", s'est fendu l'ancien attaquant du Zenit Alexander Panov dans une interview. "Spalletti a fait son temps. Contrairement aux précédentes saisons, il a l'air complètement éteint lors des matches. Les dirigeants devraient chercher un nouveau manager pour le Zenit", a encore jugé l'ancienne vedette de l'équipe de Russie. Mais le technicien italien, à Saint-Pétersbourg depuis 2009, a fait savoir qu'il n'avait pas du tout l'intention de démissionner. Maintenant, tout est entre les mains d'Alexei Miller, le président de Gazprom, le seul à pouvoir prendre la décision, selon l'ancien entraîneur du Dynamo Saint-Pétersbourg Mark Rubin.