Le peuple sahraoui continuera à lutter "pacifiquement" pour son indépendance et, si nécessaire, reprendra la lutte armée contre l'occupation marocaine, a affirmé samedi le secrétaire général du Front Polisario et président sahraoui, Mohamed Abdelaziz. "Nous continuerons la lutte pacifique pour recouvrer notre indépendance et, si nécessaire, nous renouerons avec la lutte armée pour affronter l'occupation marocaine dans nos territoires", a affirmé le président Mohamed Abdelaziz qui recevait au siège de la Présidence sahraouie des étudiant algériens établis en France. Une délégation de jeunes Algériens établis en France avait entamé jeudi au soir une visite de trois jours dans les camps de réfugiés sahraouis dans la wilaya de Tindouf, une visite qui rentre dans le cadre de "la caravane de l'indépendance". Il a souligné, à ce propos, que l'Algérie avait lutté avec "dignité et courage" pour son indépendance contre l'occupation française, estimant qu'à ce titre elle représentait "l'exemple à suivre" pour que le Sahara occidental puisse "arracher" son indépendance. Pour lui, le Maroc est dans "l'illégalité et commet l'oppression" à l'égard du peuple sahraoui, en violation, a-t-il dit, de toutes les résolutions de l'Organisation des Nations unies et de l'Union africaine (UA). Il a souligné, par ailleurs, que la condamnation par le tribunal militaire de Rabat, le 16 février dernier, des 24 prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik (près d'El Ayoun occupé), à des peines allant de 20 de prison à la réclusion à perpétuité, montrait une fois de plus "le vrai visage du Maroc". "Le Maroc ne respecte pas les droits du peuple sahraoui à disposer de lui-même. De plus, il viole toutes les résolutions internationales, notamment celles de l'ONU, qui demande l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui", a-t-il ajouté. Il a affirmé, dans ce sens, que le peuple sahraoui et la communauté internationale exercent une pression "de plus en plus intense" sur le Maroc pour l'amener à respecter les droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. Evoquant la construction de l'unité maghrébine, M. Abdelaziz a soutenu que le Maroc était "le principal obstacle" à la construction de l'unité du Maghreb arabe, à cause, a-t-il expliqué, de son occupation "illégale" du Sahara occidental. Il a souligné, dans ce cadre, que "la politique marocaine consistant à produire de la drogue et la répandre dans la région favorise le crime organisé". Interrogé sur l'avenir des négociations avec le Maroc, le président sahraoui a indiqué que le Conseil de sécurité de l'ONU recevra, vers la fin du mois d'avril, un rapport "détaillé" du secrétaire général de l'ONU. Il sera décidé lors de cette réunion, selon lui, de "l'avenir" de la MUNURSO" et de l'organisation d'un référendum d'autodétermination conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies. "Il y a deux dates importantes, la visite fin mars de l'envoyé spécial du SG de l'ONU, M. Christopher Ross, dans les territoires sahraouis libérés et les territoires occupés par le Maroc, au cours de laquelle il rencontrera les deux parties en conflit et les pays voisins. Et fin avril, le Conseil de sécurité de l'ONU recevra un rapport détaillé du SG de l'ONU", a-t-il précisé. S'agissant du "Printemps arabe", M. Abdelaziz a indiqué que si "son objectif était vraiment la dignité humaine et la liberté des peuples, il aurait alors touché en priorité le peuple du Sahara occidental. La Sahara Occidental est la dernière colonie en Afrique que le Maroc occupe depuis 1975.