Le président sahraoui a fait part de ses ressentiments à l'égard de la communauté internationale au patron de l'ONU. Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, s'est entretenu, hier soir à New York, avec le secrétaire général des Nations unies, à qui il a fait part de ses vives préoccupations quant à la situation au Sahara Occidental, à la suite des violations flagrantes commises par les forces d'occupation marocaines. M. Abdelaziz a également fait part à Annan de l'attitude de la Minurso, la force onusienne censée, outre sa mission d'interposition, assurer la protection des populations sahraouies. Annan s'est ainsi vu tracer la situation catastrophique que fait régner le Maroc au Sahara Occidental, surtout les violations des droits de l'homme, les tortures et les emprisonnements dont sont victimes les populations civiles qui osent demander le respect des résolutions internationales. “Les forces d'occupation se livrent à toutes sortes de violations alors que la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara Occidental se trouve sur place et ne fait rien pour défendre et protéger les populations”, a indiqué Abdelaziz au SG de l'ONU. Abdelaziz s'est aussi inquiété auprès du premier responsable de l'ONU du silence de la Commission onusienne des droits de l'homme à une demande formulée en octobre 2005 par son gouvernement demandant l'envoi d'une délégation au Sahara Occidental. L'ONU n'a pas levé le petit doigt face à l'empêchement, par trois fois, par le Maroc d'une mission de sa commission dans les territoires occupés. Le président Abdelaziz, qui a exprimé ses vives préoccupations sur l'interdiction faite par le Maroc à la venue dans les territoires sahraouis de délégations étrangères, diplomates, parlementaires et ONG, a rappelé à son hôte qu'il est du devoir des Nations unies de faire appliquer ses propres résolutions consacrant les droits du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance, notamment le plan Baker que réfute le Maroc parce que la solution proposée se fonde sur les résolutions onusiennes, à commencer par le principe de l'autodétermination du peuple sahraoui. Le président sahraoui a également évoqué avec Kofi Annan la prochaine réunion, prévue fin avril, du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Sahara Occidental, qui sera présidée par la Chine. Durant son séjour New-yorkais, Abdelaziz devait rencontrer les ambassadeurs des 15 pays membres du Conseil de sécurité avant de se rendre mardi soir à Washington où il doit s'entretenir aujourd'hui et demain avec des parlementaires et politiques américains. D. Bouatta