L'Italie de Cesare Prandelli, en pleine croissance, vient tester ses jeunes dans le match amical le plus prestigieux possible contre le Brésil de Luiz Felipe Scolari, perclus de doutes à quinze mois de son Mondial, jeudi à Genève (20h30 françaises). Impossible de faire mieux sur le papier! Neuf Coupes du monde fouleront le stade de Genève, cinq pour la Seleçao, quatre pour la Nazionale, qui doivent se recroiser au premier tour de la Coupe des Confédérations le 22 juin à Salvador de Bahia. Mais les deux géants du football mondial n'en sont pas au même point de préparation. L'Italie de la Renaissance, brillante à l'Euro-2012, où elle ne s'est écroulée, épuisée, que contre l'immense Espagne en finale (4-0), avance forte de ses certitudes et pourrait même tester quelques jeunes promesses contre les "Auriverde". L'arrière gauche de 20 ans de l'AC Milan Mattia De Sciglio, convoqué pour la première fois, devrait avoir sa chance, profitant des problèmes aux chevilles de Giorgio Chiellini. Au milieu le jeune Andrea Poli (23 ans), autre débutant, devrait entrer en cours de match pour reposer le meneur Andrea Pirlo en vue du match de mardi à Malte, comptant pour les qualifications pour la Coupe du monde. Sinon Prandelli devrait dessiner une équipe proche de son onze de base. Car si l'Italie traditionnellement ne s'inquiète pas trop des matches amicaux (cinq défaites sur cinq en 2012, l'année où elle est vice-championne d'Europe), celui contre le mythe Brésil, qu'elle n'a plus battu depuis le Mondial-1982 (3-2), garde une saveur particulière. Test pour Neymar Le Brésil en revanche donne l'impression d'être encore en chantier, comme le pays pour le Mondial, et a tout repris à zéro avec "Felipao" Scolari après avoir lancé le projet 2014 avec Mano Menezes, licencié en novembre. Battu en Angleterre (2-1) en amical, le Brésil est privé de joueurs importants comme Paulinho (Corinthians), Lucas (Paris SG) et Ramires (Chelsea), blessés. Dans le cadre de ses expérimentations mêlant jeunesse et expérience, le dernier sélectionneur brésilien champion du monde (2002) devrait aligner le prometteur milieu du Gremio, Fernando (21 ans), et laisser sur le banc Kaka, guère convaincant dans son association avec Ronaldinho à Wembley. Car Scolari a complètement rebattu les hiérarchies et même rappelé le vieux "Ronnie"! En défense il a rappelé l'arrière gauche de l'Atletico Madrid, Felipe Luis Kasmirski, qui avait disparu des radars après avoir été convoqué en 2009. Avec Fernando à la place de Paulinho, Luiz Gustavo devrait remplacer Ramires, et en attaque le Brésil part sur un trident mêlant la force de Hulk, la folie de la jeunesse de Neymar (21 ans) et l'expérience de l'ancien lyonnais Fred (29 ans), leader du Fluminense champion du Brésil 2010 et 2012. Ce match est un test important pour l'idole de Santos, Neymar, éblouissant en club mais encore bien timide sous le maillot vert et or. Sa performance contre la redoutable défense italienne en dira plus sur son avenir. Les travaux de Felipao se poursuivent à Londres contre la Russie, le 25 mars, avant deux amicaux concernant uniquement des joueurs du championnat brésilien contre la Bolivie et le Chili, les 5 et 24 avril. Dans la dernière ligne droite avant la Coupe des Confédérations, le Brésil retrouvera l'Angleterre dans le nouveau Maracana (2 juin) et la France à Porto Alegre (9 juin).