«J'ai été très choqué par la condamnation du jeune athlète Islam Khoualed à une peine d'un an de prison ferme», nous a confié hier Maître Fouad Ghoulamallah, l'un des trois avocats de l'enfant avant d'être révoqué par son père juste avant sa présentation devant le juge du tribunal correctionnel, section des mineurs d'Agadir. «Le verdict est trop dur», a regretté l'avocat. «Le père d'Islam m'a empêché de présenter ma plaidoirie. Ce sont les deux autres avocats de la défense qui ont entrepris la défense de l'enfant», a indiqué Me Ghoulamallah, précisant que l'un a été désigné par l'ambassade d'Algérie au Maroc, et l'autre, Me Khaled Sellam, a été désigné par le père du jeune athlète. Les parents ont le droit de faire appel dans les prochains huit jours, mais ils devront attendre la nouvelle programmation de l'affaire en deuxième instance. Le jeune athlète, placé depuis plus d'un mois au Centre de protection de l'enfance à Agadir, a nié devant le juge les faits qu'ils lui sont reprochés. Accusé d'atteinte à la pudeur contre un mineur, l'enfant a déclaré au juge qu'il ne savait pas que l'altercation entre lui et un autre jeune athlète marocain allait être interprétée de la sorte. Pour lui, c'était juste une dispute et il a dû réagir de la même manière que son camarade marocain qui lui a «baissé son pantalon». Le garçon a dit au juge avoir signé, sous la pression des policiers, un procès-verbal rédigé par la police sans comprendre pour autant ce qui était mentionné, a relevé Me Ghoulamallah. Mais, a-t-il rassuré, le président de la cour ne prend en considération que les déclarations de l'accusé et non celles du PV de la police pour prononcer le verdict. Cependant, remarqua Me Ghoulamallah, le juge n'a pas pris en considération la mauvaise compréhension d'Islam Khoualed des faits qu'ils lui sont reprochés. Vu son jeune âge (14 ans), il a pris la chose pour une simple dispute. «Si le juge avait pris en considération l'incompréhension de l'enfant des faits, le verdict aurait été moins lourd», a-t-il regretté.