Partie pour être «une affaire d'Etat», l'histoire du jeune athlète (voile), Islam Khoualed, 14 ans, détenu au Maroc depuis le 11 février, ne semble mobiliser que derrière les écrans à partir desquels un appel à un rassemblement devant l'ambassade du Maroc à Alger a été lancé. Mis à part quelques journalistes venus couvrir l'évènement, et la «traditionnelle» mobilisation des forces de sécurité pour un tel évènement, aucun écho. Point de présence des associations qui ont appelé via les réseaux sociaux au rassemblement censé «rendre justice à un jeune Algérien». Si la diplomatie algérienne, peu encline, à en croire nombre d'observateurs, à défendre les intérêts de ses ressortissants, est «absente» même si elle a été sollicitée pour ce cas, la société civile semble suivre le même procédé : s'indigner pour enfin se résigner à oublier car dans le contexte actuel des choses, «les incidents diplomatiques» ne sont pas les bienvenus. Mais pour le citoyen, le syndicaliste, le militant associatif, c'est l'occasion ou jamais de prouver que les intérêts de la nation passent avant tout. Ce ne fut pas le cas hier. Encore une fois. Même si l'affaire du jeune «véliplanchiste» est vraiment ce qu'il y a de plus absurde, l'engagement de l'Etat qui doit pour une fois en faire «une affaire, une cause commune», avec la société civile doit aussi agir ne serait-ce que pour «marquer son territoire» à l'heure où la défense de la souveraineté nationale est sur toutes les langues. Islam Khoualed est un jeune adolescent algérien comme tous les autres, qui a réagi en Algérien. Pour défendre son honneur. Il ne faut donc pas le laisser tout seul mais le sortir impérativement du guêpier. De quoi s'agit-il au fait ? Islam Khoualed est un jeune athlète algérien de 14 ans, arrêté pour une «pseudo-affaire» d'agression sexuelle contre un enfant marocain dont le père a déposé plainte. Il est actuellement placé dans un centre de détention à Agadir. Il lui est reproché d'avoir agressé sexuellement le jeune marocain alors que Islam n'avait en fin de compte, selon les membres de la délégation algérienne de l'équipe de voile de moins de 15 ans qui s y entraînait, que répondu à un geste de son vis-à-vis qui lui avait baissé son pantalon. D'ailleurs, les rapports du médecin légiste sollicité à cet effet n'ont prouvé aucune agression ni violence sexuelle. Depuis, le jeune Algérien «croupit» dans une prison marocaine sans que les autorité et la société civile algérienne ne prennent finalement au sérieux cette affaire. Si le rassemblement prévu devant l'ambassade du Maroc n'est pas une fin en soi, il est clair que, plus que jamais, la mobilisation doit se faire sur la base d'un «consensus Etat-citoyens» loin de toute considération autre que celle de «l'intérêt de tous».