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Des quotas de carburant pour les automobilistes aux frontières avec le Mali La station-service de Bordj Badji Mokhtar enregistre les immatriculations et les cartes grises des véhicules
Dans le Grand-Sud, s'il y a une matière qui serait presque aussi précieuse que l'eau, ce serait le carburant. Le caractère vaste du Sahara, en termes de superficie, les distances importantes séparant une ville d'une autre ou une agglomération d'une autre et la nécessité pour les habitants de se déplacer souvent pour des achats ou autres, font du carburant une matière très recherchée. La daïra de Bordj Badji Mokhtar, qui se trouve à 2500 km au sud-ouest d'Alger, relevant de la wilaya d'Adrar, est une de ces régions du Grand-Sud, où le carburant a une grande valeur. Le chef-lieu de daïra se trouve à 850 km du chef-lieu de wilaya d'Adrar dont elle relève administrativement. Reggane, relevant également de la wilaya d'Adrar, est la ville la plus proche de Bordj Badji Mokhtar. «Pour régler des problèmes administratifs ou autres tâches, nous devons parcourir des centaines de kilomètres, dont la plus grande partie est en piste», nous diront des habitants de Bordj Badji Mokhtar. «Vous savez, pour me déplacer vers Reggane, la ville la plus proche d'ici, il me faut 120 ou 140 litres de carburant, alors que je n'ai droit qu'à 120 litres tous les quinze jours à la station-service Naftal de Bordj Badji Mokhtar», ajoute-t-il. La fermeture des frontières algéro-maliennes a-t-elle influé sur la distribution de carburant à Bordj Badji Mokhtar et les autres régions frontalières au Mali ? «La fermeture des frontières a compliqué la situation», selon de nombreux habitants rencontrés aux abords de la station-service. D'autres disent, quant à eux, que «la fermeture des frontières a réduit le problème du carburant». L.K., un habitant, nous dira que «depuis la fermeture des frontières, nous achetons, désormais, le carburant à son prix réel. Nous l'achetions à 55 DA, auparavant». «Désormais, on l'achète à 22 DA, son prix réel», ajoute L.K. A Bordj Badji Mokhtar, les conducteurs étaient obligés de présenter un bon pour faire le plein en carburant. C'était avant la fermeture des frontières algéro-maliennes. La procédure a changé depuis et les conducteurs ne sont plus obligés de se procurer des bons, mais ils sont tenus d'enregistrer l'immatriculation et la carte grise de leur véhicule à la station-service pour faire le plein. «C'est une région sensible ici du fait qu'elle soit une région frontalière et qu'une guerre se déroule à quelques kilomètres de là», expliquent des sources locales à Bordj Badji Mokhtar. «Les conducteurs ont droit à des quotas déterminés», ajoutent les mêmes sources.