Dans l'ombre des géants en début de tournoi, Dortmund et Malaga se retrouvent à disputer une place dans le carré d'as de la Ligue des champions, à l'occasion du quart de finale retour mardi (20h45) à l'Iduna Park. "Quand je pense qu'on peut se retrouver en demi-finales avec Barcelone, le Real Madrid et le Bayern Munich, on peut logiquement dire qu'on appartient à la crème du football européen", se réjouissait le patron du Borussia, Joachim Watzke, lundi dans les colonnes du magazine kicker. Le billet est cependant loin d'être garanti après le 0-0 en Andalousie. Mais Dortmund reste la seule équipe invaincue en C1, a gagné tous ses matches devant ses 80.000 fans, et a pu préserver ses stars de l'entrejeu Reus et Götze, le gardien Weidenfeller et le buteur Lewandowski lors de la victoire (4-2) samedi sur Augsbourg. "Test mental important" selon le coach Jurgen Klopp, ce succès avec une équipe B et en remontant un déficit de 2-1 à la pause "a montré qu'on pouvait marquer tout en économisant des forces", soulignait Sebastian Kehl, capitaine de l'actuel dauphin d'un Bayern couronné. Pour lui, "confiant en la qualification", la machine Jaune et Noir ne restera pas muette deux fois de suite au moment de rejoindre dans les annales le cru 1997-98, tombé en demies face au futur lauréat, le Real Madrid. La fraîcheur peut apporter le petit plus de lucidité et de vitesse pour déborder une défense compacte et mettre au fond les énormes occasions manquées en Andalousie. D'autant que Lewandowski a profité de 40 minutes contre Augsbourg pour marquer son 21e but de la saison en Bundesliga (5 en C1). Pour Pellegrini Malaga se déplace de son côté avec l'obsession de marquer ce but à l'extérieur qui obligerait les joueurs de la Ruhr à frapper par deux fois et serait un bon passeport pour la première demi-finale de C1 de son histoire. "On y est parvenu à San Siro et en Russie (ndlr: 1-1 à Milan et 2-2 à St Petersbourg en phase de poules) alors je ne vois pas de raisons pour ne pas le refaire en Allemagne", rappelle le défenseur central Demichelis, qui a œuvré 8 ans au Bayern avant de passer à Malaga en 2011. Mais les Andalous ont à lutter contre des éléments contraires: moins frais depuis quelques semaines, ils doivent aussi composer avec les suspensions de deux titulaires habituels, le milieu défensif Iturra et le défenseur central Weligton. Ces deux absences risquent de peser assez lourd, même si l'ex-Parisien Lugano et Camacho, pressentis comme solutions de remplacement, sont deux valeurs sûres. Malaga a cependant encaissé quatre buts (4-2) samedi face à la Real Sociedad, dominé notamment sur coups de pied arrêtés, ce qui pourrait donner des idées au coach allemand. Avec, il est vrai, la mise au repos de Isco et Joaquin, deux moteurs du jeu andalou qui arriveront donc frais et dispos à Dortmund. Les Ciel et Blanc ont trouvé une source de motivation supplémentaire dans le deuil familial du coach Pellegrini, parti samedi aux obsèques de son père au Chili. "On veut lui offrir un peu de joie", assurait ainsi Weligton.