Phénomène dû à la fois à la main de l'homme et à la nature, le dépérissement des cédraies de la wilaya de Batna, principalement celles du parc naturel de Belezma, inquiète les services des forêts et de l'environnement. Les solutions mises en œuvre permettent d'espérer la régénération du tapis végétal et la protection d'une essence qui se raréfie en Algérie, alors qu'elle représentait l'essentiel du patrimoine sylvicole de l'Atlas tellien. Une enveloppe de 7 millions DA a été mobilisée pour la réalisation d'une pépinière de production du cèdre de l'Atlas en vue de remplacer les arbres ayant dépéri au cours de la dernière décennie dans le parc national de Belezma (wilaya de Batna) et préserver ainsi cette ressource forestière. Selon Saïd Abderahmani, directeur du parc, cette pépinière fournira pour les 5 ou 6 prochaines années les arbres destinés au reboisement des parties des cédraies systématiquement coupées après qu'elles aient été affectées par le phénomène de dépérissement. Passée cette période, cette structure pourra ensuite produire d'autres essences. Le responsable du parc a souligné qu'une convention a été signée fin 2008 entre le parc et l'Institut national des recherches forestières (INRF) pour déterminer les causes derrière le phénomène de dépérissement, qu'une étude d'experts du laboratoire de l'université américaine d'Arizona avait imputé à la sécheresse qui a frappé la région entre 1998 et 2002. Le même cadre a indiqué que les relevés de terrain périodiquement effectués par les techniciens du parc et les chercheurs de l'INRF montrent que le phénomène du dépérissement se trouve actuellement dans une situation stationnaire et aucune nouvelle infection n'a été signalée. Un tiers de la superficie affecté Depuis son apparition, le problème du dépérissement a affecté 2200 hectares sur les 6000 hectares de cédraies que compte le parc de Belezma. Inscrite en 2006 pour 77 millions DA et engagée effectivement en 2007, l'opération d'assainissement des cédraies des arbres morts a touché à ce jour 615 hectares sur un total de 735 hectares. L'opération d'assainissement inscrite en 2007 pour 93 millions DA prévoit de toucher 795 hectares, alors que celle de 2008 en cours d'étude pourrait concerner 170 hectares. Le reste des cédraies à assainir sera pris en charge par le programme 2009. Parallèlement, des rencontres de sensibilisation ont ciblé les présidents des Assemblées populaires communales sur le territoire desquelles se trouve le parc, alors que 12 000 plants d'arbres fruitiers ont été remis aux populations de ces communes et 14 200 autres devront l'être prochainement pour les associer à la protection du patrimoine forestier. Le phénomène du dépérissement des cédraies de Batna, occupant 6372 hectares dont l'essentiel dans le parc de Belezma, a été signalé durant les années 1980 ; il s'est particulièrement intensifié en 2005. En juin 2006, un séminaire national sur le phénomène a été organisé à Batna et avait réuni des experts nationaux et américains. Outre les actions d'assainissement, des travaux de préparation du sol sont réalisés sur les aires déboisées pour y planter des jeunes cèdres avec un rythme de 50 hectares par an, soulignent les responsables du parc qui espèrent que l'opération réussisse pour que cet arbre reconquiert sa place parmi les principales essences forestières de la région des Aurès.