Après l'opération de renouvellement des fédérations sportives et l'installation des présidents et des bureaux fédéraux, le ministère de la Jeunesse et des Sports s'est orienté vers la mission consistant à tenir une réunion bilatérale avec chacune des fédérations sportives pour arrêter les grands axes de travail de chacune d'elles dans le cadre de la politique générale du sport en Algérie et pour l'exercice qui va les mener jusqu'au déroulement des jeux Olympiques d'été en 2016 à Rio de Janeiro. C'est dans le but de faire un bilan de cette seconde opération que le directeur général des sports au MJS, M. Mokhtar Boudina, a animé hier matin, au centre de regroupement des équipes nationales de Ghermoul (ex-Groupes laïques), une conférence de presse au cours de laquelle il a dressé un tableau des actions essentielles qui ont été et qui vont être mises en œuvre dans cette optique. «Ces réunions bilatérales étaient nécessaires car il fallait aller à une mise à niveau des rapports entre le MJS et les fédérations sportives», a dit l'orateur qui poursuit : «Nous avons tous le même objectif, à savoir les Jeux de 2016. Nous devons, dans ce cas, avancer dans le même sens et accorder, pour ainsi dire, nos violons afin que le langage que nous allons tenir converge vers les mêmes idées.» Ces réunions bilatérales, a révélé le directeur des sports, a touché 39 fédérations. Il en reste une, celle du football, programmée pour le 29 avril prochain. Chaque réunion a concerné du côté de chaque fédération, le président, les 2 vice-présidents, le secrétaire général, le DTN et le trésorier. De son côté, le MJS y a délégué, outre le directeur des sports, un certain nombre de sous-directeurs parmi lesquels le directeur du suivi et du développement et celui du sport de haut niveau. Les discussions ont porté sur le suivi des actions programmées par les fédérations pour l'exercice 2013-2016, sur la manière dont le MJS peut accompagner les Fédérations et sur le suivi et l'évaluation des objectifs contenus dans les contrats-programmes. Le directeur des sports a fait savoir que dans le lot des nouveaux présidents de fédération, il y en a une vingtaine qui n'a jamais exercé de telles fonctions. «Nous sommes même forcés de faire un peu de pédagogie dans de tels cas», a-t-il déclaré. Une question de bonne gouvernance Dès l'installation des nouvelles directions des fédérations sportives, la première action a consisté à faire un état des lieux notamment faire une évaluation des dettes engrangées par chacune d'elles (M. Boudina a parlé d'une somme globale de 15 milliards de centimes pour toutes les Fédérations sportives). «On sait qu'une fédération qui part avec un tel handicap ne pourra jamais fonctionner convenablement. C'est pourquoi notre département va tenter d'alléger le plus possible cette lourde ardoise», a dit l'orateur. Ce dernier a, également, fait savoir que chaque nouvelle direction de fédération doit envoyer un dossier au ministère de l'Intérieur pour obtenir un agrément pour exercer. Enfin, il y a eu des questions d'ordre organique qui ont été au centre des discussions MJS-fédérations. «Nous avons constaté qu'avec les anciennes directions des structures fédérales, il y avait une inobservation des règles de fonctionnement, qu'il n'y avait pas de réunions statutaires des bureaux fédéraux, que les commissions n'existaient que sur le papier, que des exclusions du bureau fédéral étaient prononcées d'une manière abusive, que les livres comptables n'étaient toujours pas bien tenus, etc. Il faut aller vers un système de bonne gouvernance. Le MJS est favorable à une nouvelle approche avec les fédérations sportives. Il souhaite libérer celles-ci d'un certain nombre de contraintes. Il ne veut pas s'immiscer dans les affaires de ces fédérations. Ce sera à ces dernières d'élaborer leurs contrats-programmes et de faire une politique de marketing et de sponsoring. Le MJS ne veut pas étouffer les fédérations. Quant à ces dernières, il y a des règles à observer selon les textes en vigueur. Ce que je peux dire, c'est que le sport a nettement régressé du fait d'une situation chaotique dans laquelle il se trouvait. Le judo, par exemple, n'a fait que chuter. Il est parti de 16 médailles d'or aux championnats d'Afrique pour régresser petit à petit avec 5, puis 3, ensuite 2 pour aboutir en 2013 à 0 médailles d'or alors qu'il s'agit d'un sport qui a reçu un immense budget de la part de l'Etat. «Pour soutenir les fédérations dans leur fonctionnement, le MJS a injecté 415 de ses cadres et 162 personnels de soutien. Il va offrir à chaque fédération le moyen de recruter, elle-même, les cadres compétents qui lui manquent. Concernant les locaux, le site des baraques de Clairval va être rasé et être remplacé par un bâtiment qui regroupera le maximum de fédérations qui y trouveront toutes les commodités pour fonctionner d'une manière efficace. «Pendant ces travaux, les fédérations seront libres de chercher des locaux à louer pour y installer leurs sièges», a indiqué M. Boudina. Ce dernier s'est aussi penché sur le problème de la prise en charge des jeunes talents qui nécessite un très grand débat de fond. «Il y a environ 18 000 élèves dans les classes sport-études du pays mais sont-ils tous de jeunes talents ? J'en doute. Le MJS se retrouve aujourd'hui en train de gérer une masse de sportifs dont les résultats sur le terrain sont loin d'être garantis.» Enfin, le directeur des sports a indiqué que ne sera pas tenu par la haute performance n'importe quelle fédération. «Il y en a qui historiquement sont porteuses de médailles et de bons résultats. Ce sont elles qui seront la priorité mais cela ne veut pas dire que les autres seront abandonnées. Chacune d'elles aura le soutien du MJS sachant que conformément à la loi, chaque équipe nationale est prise en charge par l'Etat.»