Photo : M. Hacène Par Abdelghani Aïchoun Dans une vingtaine de jours va débuter le cycle du renouvellement des instances sportives. Et comme chaque fin de mandat olympique, le débat autour de l'implication, directe ou indirecte, de la tutelle dans ces élections ressurgit. On s'en souvient, en 2009, lors de la fin du mandat précédant, une forte polémique s'était déclenchée à propos des nouveaux bureaux et présidents de fédérations. Pour «forcer» les anciens dirigeants à partir, qui étaient d'ailleurs en place depuis une dizaine d'années ou plus pour quelques uns, le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), avait à l'époque mis en application le décret 405-05, relatif au fonctionnement des fédérations sportives qui limitait le nombre de mandats des présidents à un seul non renouvelable. Un décret amendé par la suite sous la pression des instances sportives internationales dont le Comité internationale olympique (CIO). Ainsi, les fédérations issues des élections de 2009 se faisaient appelés communément «les fédérations MJS». Aujourd'hui, force est de constater que cette «stratégie» s'est avéré un échec total. Sur le plan sportif, d'une manière générale, les résultats réalisés par les sélections algériennes dans les différentes compétitions sont catastrophiques. Et ce n'est pas la médaille d'or de Toufik Mekhloufi, arrachée aux JO de Londres, qui va démentir cela. Même le ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Mohamed Tahmi, va dans ce sens. Sur le plan organisationnel, le constat n'est pas plus reluisant. Plusieurs fédérations sportives, et là on peut citer celles des sports de boules, du ski et sport de montagnes, de handball ou bien le COA (Comité olympique algérien), ont connu d'énormes difficultés. Des «mésaventures» que l'actuel ministre veut éviter. C'est ainsi qu'à la mi-décembre il a déclaré, à l'occasion de la cérémonie d'installation de la commission de suivie de l'opération du renouvellement des instances sportives, que le MJS ne désignera pas d'experts au sein des fédérations. Allant dans le détail, le directeur des sports de la tutelle, M. Mokhtar Boudina, a signalé que «cette mesure, en l'occurrence la désignation d'experts au sein des fédérations sportives, n'a jamais apportée les objectifs attendus en matière d'affirmer l'autorité de l'Etat au sein de ces instances». «L'Etat devra s'affirmer quelle que soit la personne qui est à la tête d'une fédération, notamment en signant des contrats objectifs avec les nouvelles équipes», a-t-il ajouté. Boudina a affirmé, en dernier lieu, que «le MJS n'aura pas de candidats lors de ces élections». A noter que plusieurs présidents de fédérations ont été élus alors qu'ils venaient tout juste d'intégrer les assemblées générales au titre du quota des experts du MJS. Un «scénario» devenu une habitude dans le sport national au fil des années. Cette fois-ci, le MJS a opté apparemment pour une autre logique. Le contrôle des subventions – puisque hormis la Fédération algérienne de football (FAF) qui est «autonome» sur le plan financier, grâce à ses rentrées en sponsoring, toutes les autres fédérations dépendent des budgets qui leurs sont alloués par la tutelle – se fera par le biais du respect d'un cahier de charge qui sera signé entre les deux parties (MJS et fédération) sur la base de la mise en application d'un programme sportif établit préalablement. Donc, les autorités sportives du pays n'ont pas besoin de placer «leurs hommes» à la tête des fédérations. Une méthode qui va leur épargner de probable critique si jamais ces fédérations font preuve de mauvaise gestion, que ça soit sur le plan sportif ou organisationnel, comme c'est le cas actuellement avec celles issues des élections de 2009. Finalement, la non-désignation d'experts par le MJS au sein des assemblées générales des fédérations est-il un gage de neutralité ? A priori c'est le cas. En tous cas aucun candidat ne peut, jusque là, affirmer qu'il est «le candidat du MJS» ou «de l'Etat» comme l'ont fait certains par le passé. Ça sera une bonne chose pour le sport. Les membres des AG des fédérations devront assumer leurs responsabilités en élisant leurs présidents. Le mouvement sportif national ne devrait pas refaire les erreurs du passé. Que du temps perdu dans des «batailles» qui n'ont rien apporté pour le sport. En dernier lieu, il est utile de signaler que, selon une note ministérielle adressée aux différentes fédérations, le renouvellement des instances devra prendre fin avant le 28 février. Mais certaines fédérations devront aller au delà de cette date. C'est le cas par exemple de la FAF dont les élections sont prévues le 7 mars. L'AG élective du COA devra intervenir en ce même mois également.