Le leader du parti islamiste Ennahda, chef de la coalition au pouvoir en Tunisie, Rached Ghannouchi, a souligné jeudi la nécessité d'assainir le pays des terroristes affirmant que "seuls ceux qui ne recourent pas à la violence seront invités au dialogue". Des partis d'opposition ont, à maintes reprises, fait porter au gouvernement la responsabilité de la détérioration de la situation sécuritaire et de la progression du terrorisme dans le pays. "Le terrorisme sera combattu avec fermeté et sans relâche", a insisté M. Ghannouchi qui s'exprimait dans une conférence de presse dans une première réaction depuis que les unités de l'armée tunisienne ont lancé la traque des terroristes qui ont miné jebel Chaambi, dans le gouvernorat de Kasserine. Le terrorisme ne survivra pas en Tunisie car ce fléau n'a pas sa raison d'être dans un pays musulman qui garantit toutes les libertés, y compris de presse, d'expression et de culte, a-t-il insisté. La Tunisie vit depuis des mois sur fond de vives tensions sécuritaires dans le contexte du démantèlement de plusieurs réseaux terroristes, l'arrestation de groupes armés et la saisie de matériel de guerre dans plusieurs localités du territoire tunisien. Les Tunisiens redoutent que l'incapacité de l'armée tunisienne à démanteler les réseaux terroristes n'encourage les terroristes à mener d'autres attaques contre les intérêts de ce pays qui s'emploie à rétablir la sécurité et la stabilité depuis le renversement du régime du président Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011. Lors d'une séance plénière de l'ANC (Assemblée nationale constituante) consacrée, mercredi matin, au débat avec le gouvernement sur la situation sécuritaire, les membres de l'assemblée constituante ont accusé le gouvernement d'avoir fait de la Tunisie "un Etat terroriste qui exporte les terroristes, aux dépens de la réputation du pays à l'étranger". Le chef du Gouvernement Ali Larayedh a réagi à ces accusations affirmant que l'Etat a retrouvé son autorité et qu'il était désormais en mesure de traquer les réseaux terroristes, démanteler leurs relations et en connaître l'organisation structurelle ce qui a déjà permis d'arrêter plusieurs de leurs membres, dont certains sont incarcérés et d'autres en liberté conditionnelle". "La bataille contre le terrorisme passe, dans l'un de ses volets, par la reprise en main des mosquées, en collaboration avec le ministère des Affaires religieuses", a ajouté M. Larayedh Pour sa part, le mouvement Ennahda a appelé les jeunes à emprunter la voie de la modération. Dans un communiqué distribué lors d'une conférence de presse tenue jeudi à Tunis, le mouvement a également souligné qu'il n'y avait pas de place en Tunisie pour le terrorisme ni pour l'extrémisme. Il a dénoncé le recours à la violence et à l'usage des armes pour porter atteinte à la sécurité et à l'image du pays.