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Sellal appelle les institutions à donner «la bonne information» Son allocution a été adoptée comme document de travail du colloque sur la communication institutionnelle
L'Etat a visiblement décidé d'ouvrir, «pour le bien de tous», les vannes de la communication institutionnelle. «Il faut donner la bonne information au moment opportun. Il faut travailler dans la transparence et la proximité. Il faut rétablir la confiance avec le citoyen», a en effet dit hier, en substance, le Premier ministre Abdelmalek Sellal qui reconnaît qu'«il y a des dysfonctionnements» en la matière, œuvre surtout des institutions, appelées à faire des efforts pour s'améliorer à tous les niveaux. Considérant le thème du colloque organisé par le ministère de la Communication portant sur la communication institutionnelle «d'une extrême importance surtout qu'il intervient au moment où nous vivons des perturbations au plan national et international», le Premier ministre a d'emblée insisté sur son rôle «très important» qu'il faut désormais «prendre à bras le corps». Reconnaissant «des dysfonctionnements» en termes de communication institutionnelle, dont il faut, selon lui, situer les origines et au plus tôt, il n'hésitera pas à affirmer que ces lacunes engendrent des «propagandes» et autres spéculations qui ne font que détruire l'Etat et la société. Souhaitant que la rencontre «éclaircisse les choses», il reconnaîtra sans ambages que le problème «ne se situe pas au niveau du journaliste mais au niveau de ceux qui l'alimentent en informations». «Le problème se situe au sein des institutions. Si le responsable ne communique pas, personne d'autre ne bouge», constate-t-il, tout en relevant le manque d'importance de nos institutions par rapport «à la société virtuelle», car elles ne disposent pas toujours de systèmes spécifiques pour interagir avec les réseaux sociaux qui véhiculent aussi bien l'information fondée que la rumeur». «Il faut absolument dépasser tous ces problèmes», insiste M. Sellal, de sorte qu'il y ait, selon lui, «un trait d'union» entre l'entreprise d'information et les institutions de l'Etat. Ceci passe absolument, selon lui, par «le souci de donner l'information réelle à transmettre aux citoyens» par le journaliste qui a aussi «sa propre analyse» à donner. «Si on ne maîtrise pas la communication, il y aura toujours de la propagande» «Il ne faut rien craindre», enchaînera encore le Premier ministre qui appellera dans la foulée les «responsables à travailler en toute transparence et proximité». Pour le chef de l'exécutif, «il n'y a pas d'autre solution». «Si on ne maîtrise pas la communication institutionnelle, il y aura toujours de la propagande», a-t-il dit, rappelant (voir encadré), tout ce qui se colporte à propos de la santé du président de la République. Ironique, M. Sellal poursuivra : «Aucune poussière ne doit rester dans le tapis et aucun cadavre ne doit rester dans le placard.» C'est «clair net et précis» pour lui. C'est, à ses yeux, le seul moyen de rétablir la confiance entre le citoyen et les institutions. Et à Sellal de s'adresser encore une fois, «proverbialement» et directement aux participants au colloque, tenus par l'exigence des résultats : «Si vous ne sortez pas avec des résultats, c'est comme si vous poussiez un âne mort.» Si pour tout ce qui est «secret d'Etat», il n'y a pas lieu de rabâcher sur le sujet, «il n'y a pas de secret pour le reste», estime M. Sellal. «Communiquez l'information, laissez le journaliste la transmettre et c'est au citoyen que revient le dernier mot», juge le Premier ministre, qui insiste sur la nécessité pour toutes les institutions, de l'APC au gouvernement, de «prendre des initiatives» dans ce sens. «Les choses sont claires, faites votre devoir», insiste-t-il encore tout en faisant remarquer que le gouvernement a parfois besoin de «l'avis du citoyen» pour «corriger sa communication». L'intervention de M. Sellal a été adoptée comme «document de travail» du colloque auquel ont pris part plusieurs spécialistes et qui prend fin aujourd'hui dans la soirée.