Photo : Riad Par Salah Benreguia Relance tous azimuts. C'est le constat qui découle du «nouveau» plan d'action de l'actuel Premier ministre. M Sellal, qui était hier sur le pupitre de l'hémicycle Zighout-Youcef pour présenter le plan d'action du gouvernement, a énuméré certains projets que compte relancer le gouvernement. Des projets, des programmes qui ont été dans le plan d'action de ses prédécesseurs au palais Dr Saâdane sans pour autant être achevés dans les délais impartis. Le commun des Algériens, en écoutant, les annonces d'hier, faites en grande pompe par l'actuel Premier ministre ainsi que les ministres en charge de certains secteurs, ont dû remarquer qu'il s'agit d'un pur et simple replâtrage de la politique économique, notamment dans le volet ayant trait à la création ou à la mise en place de certains programmes structurels. Les exemples sont nombreux. Annoncé en grande pompe aussi bien par M. Ouyahia que par son ministre Benhamadi, le projet Ousratic a été un pur fiasco. Et pourtant faire connecter tous les Algériens a été même décidé et ordonné par la plus haute autorité du pays, le président de la République. Consistant à équiper le citoyen en connexion haut débit à Internet, le programme Ousratic lancé en 2005, qui visait à doter 6 millions de familles en micro-ordinateurs à l'horizon 2010, a été un échec. L'aveu venait même de la part du ministère de la Poste et des Technologies de l'Information et de la Communication, concepteur du projet. Que prévoit l'actuel plan d'action dans ce chapitre ? Selon M. Sellal, le gouvernement prévoit, en effet, d'accompagner la relance de l'opération Ousratic par un programme annuel de formation de 500 000 citoyens, par la mise en place de centres d'alphabétisation numérique, dans un cadre national coordonné et mutualisé. L'opération «Ousratic II» concernait, selon le ministère de la Poste et des Technologies de l'Information et de la Communication, quelque «10 millions de personnes, et ce, dans le domaine de l'éducation nationale, l'Enseignement supérieur et la Formation professionnelle». Elle consistait, notamment, à doter les établissements scolaires de micro-ordinateurs et de laboratoires mobiles, laboratoires qui devront servir à enseigner des matières avec les technologies de l'information et de la communication. L'autre programme, qui a connu, il faut le dire une réussite, même si des insuffisances ou dysfonctionnements ont surgi quelques années après, est celui ayant trait à la location-vente de logement. Appelé nommément programme Aadl, ce dernier sera relancé avec le gouvernement Sellal. Problème numéro un des Algériens, le règlement de la crise de logement demeure l'un des objectifs centraux de l'Etat. Et afin de satisfaire les demandes des citoyens ayant déposé leurs dossiers dans le cadre de l'ancien programme, M. Sellal a précisé que le programme actuel de logements sera renforcé-le cas échéant- par un nouveau programme de logements publics locatifs. Il a ajouté à ce propos que «nous donnerons un nouveau souffle au logement locatif car beaucoup de citoyens ont déposé des dossiers, auprès de l'Agence d'amélioration et de développement du logement (Aadl), restés sans suite car le programme prévoyait 20 000 unités seulement». Compte-tenu de la pression sur ce type de logement, le gouvernement prévoit de relancer la réalisation de 150 000 logements dont les demandes n'ont pas été satisfaites. «Le gouvernement s'engage à mettre un terme à la pression sociale autour du logement en répondant à toutes les demandes jusqu'à gagner la bataille.»Last but not least. En effet, l'équipe de M. Sellal, qui veut vraisemblablement donner un nouveau souffle à la dynamique gouvernementale compte réaliser de grandes infrastructures sportives, tels les stades et centres de préparation de l'élite sportive. Si une telle entreprise est une excellente chose en soi, il n'en demeure pas moins que ce genre de programme ou de politique était le refrain de différents gouvernements. Donc point de nouveauté qui donnerait de l'espoir au sport algérien, dont les mauvais résultats sont devenus légion ces dernières années. S. B.
Le ministre de l'Habitat : «Le programme Aadl se poursuivra tant qu'il y aura de la demande» Voilà une nouvelle qui ne manquera pas de réjouir «la classe moyenne». Hier, en marge des débats sur le plan d'action du gouvernement présenté par le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune a indiqué que «désormais, il y aura plus de transparence dans la distribution de logements. Se voulant rassurant, le ministre de l'Habitat a insisté sur la détermination du gouvernement, «à rétablir la transparence dans les opérations de logements». Il a précisé que le chef de l'Etat a donné des instructions pour que les Algériens soient logés. «Nous allons être intransigeants avec ceux qui tentent de profiter indûment de logements ruraux ou sociaux destinés aux démunis. Ces personnes seront soumises à de très sévères sanctions», a-t-il déclaré en précisant que le fichier national est déjà prêt. Pour ce qui est de la formule de logement location vente (Aadl), Abdelmadjid Tebboune a affirmé qu'elle sera relancée. Avec comme début la réalisation de 150 000 logements. Et d'ajouter : «Il n'y aura aucune limite pour ce programme qui s'adresse à la classe moyenne, nous irons jusqu'à extinction de la demande.» Toutefois, le ministre n'a pas abordé la contestation des actuels souscripteurs qui n'ont pas eu leur logement en dépit de l'acceptation de leur dossier, pas plus que sur les logements Aadl prêts et dont les bénéficiaires peinent à se les voir délivrer, comme ceux se trouvant sur le site de Draria.