Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a souligné dimanche à Alger la nécessité de permettre au journaliste d'accéder à la « bonne information » au « bon moment », considérant que le manque de communication était aujourd'hui la « plus grande problématique » à laquelle les institutions de l'Etat sont confrontées. M. Sellal, qui s'exprimait devant les participants au séminaire sur « la communication institutionnelle : état des lieux et prospectives », a estimé que le journaliste était « le trait d'union entre les institutions de l'Etat et le citoyen » et le « reflet de la société », tout en soulignant l'impératif de lui fournir la « bonne information au bon moment ». La vérité doit prévaloir à tous les niveaux », a insisté le Premier ministre, ajoutant qu'il appartiendra, par la suite, au journaliste d'analyser l'information recueillie et que le dernier mot revenait au citoyen. M. Sellal a mis en avant, à ce propos, l'importance du rôle que doit jouer la presse, notamment dans le contexte de perturbations enregistrées tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. La lutte contre la rumeur exige forcément de donner la « bonne information », a-t-il soutenu, précisant que la rumeur est « en mesure de détruire toute société aussi puissante soit-elle ». Le Premier ministre a tenu à rappeler la « nécessité » de « mettre un terme à la confidentialité inutile » et qui « continue d'alimenter les doutes du citoyen en dépit de toutes les réalisations accomplies par l'Etat au profit du peuple ». La « plus grande » problématique à laquelle sont confrontées aujourd'hui les institutions de l'Etat concerne la communication, a-t-il poursuivi, affirmant que toutes ces institutions, « à l'exception de celles relevant de la Défense nationale qui est tenue par le secret défense, sont appelées à consacrer la communication ». « Le moment est venu de reprendre les choses en main », a-t-il encore soutenu s'interrogeant si le dysfonctionnement résidait en la relation gouvernant-gouverné ou encore en l'éducation et la culture prévalant au sein de la société algérienne. « On ne peut reprocher au gouvernement d'avoir manqué à son rôle dans ce domaine », a-t-il dit, rappelant que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait affirmé à maintes reprises l'importance de la communication. Les dispositions prévues par la loi sur l'information tendent également à faciliter l'accès des journalistes à l'information, a-t-il dit.
«Le problème concerne les institutions elles-mêmes et leurs premiers responsables », a-t-il considéré, citant sa propre expérience à travers les postes qu'il a occupés à différents niveaux de l'administration et du gouvernement.
Dans le même contexte, M. Sellal est revenu sur le « comportement » des institutions avec la société virtuelle sachant que ces dernières « ne disposent toujours pas d'un système spécifique pour interagir avec les réseaux sociaux qui véhiculent aussi bien l'information fondée que la rumeur ».
Le Premier ministre a enfin insisté sur l'obligation, pour les institutions, de travailler dans la « transparence totale » car, a-t-il rappelé, « la meilleure manière pour elles d'assurer leur crédibilité auprès du citoyen est de gagner sa confiance ».