La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a appelé hier à séparer la politique de la religion lors de la prochaine modification de la Constitution. Elle se déclare ainsi comme étant une femme politique au service de la laïcité. Dans un point de presse organisé hier au sein de son siège, Louisa Hanoune a déclaré que le «bond révolutionnaire en Egypte a dévoilé la réalité du mouvement islamique, et pour la première fois démontré la nécessité d'une séparation entre la politique et la religion». Elle a ajouté qu'il est nécessaire d'ouvrir le débat sur la question de l'exploitation de la religion à des fins constitutionnelles lors de la prochaine révision de la Constitution, parce que cela «concerne et concernait toute la population». Louisa Hanoune a mis en garde contre le régime américain qui viserait l'Algérie. Elle a, dans ce cadre, exprimé son refus que l'Algérie soit un objectif pour l'Amérique, en particulier après les déclarations de l'expert et spécialiste américain des affaires du Moyen-Orient, David Ayman. Ce dernier a fait une déclaration devant le Congrès américain, précisant qu'il a envoyé une lettre à l'administration américaine l'invitant à «s'équiper pour faire face à la situation en Algérie, qui risque de connaître des revirements dangereux». Le SG du PT a qualifié, dans le même sillage, la visite du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, de pas «rassurant du tout», particulièrement après l'accord de partenariat conclu avec l'Union européenne. Cet accord, rappelle-t-elle, «est injuste, car il favorise le produit européen au détriment du produit local». D'autre part, Mme Hanoune a salué les dernières mesures prises par le gouvernement, en particulier le plan stratégique et ambitieux proposé par le ministère de l'Industrie, ayant pour objectif de relancer l'industrie algérienne. Il s'agit de récupérer le complexe d'ArcelorMittal et de rétablir la mine Ouenza dans le cadre de la règle (51/49). La même intervenante a affiché son satisfecit quant à la réouverture prochaine des entreprises de construction et de distribution de matériaux de construction, à savoir Edimco, fermée durant des années En outre, Louisa Hanoune a critiqué le ministère du Commerce pour son incapacité à contrôler les prix des produits de première nécessité, considérant que l'interprétation donnée relative à la loi de l'offre et de la demande est «très étrange». Selon elle, il est plutôt dû au fait que notre économie est une «économie de bazar». Elle a, dans ce contexte, appelé encore une fois à la réouverture des marchés de proximité «souk el fellah» pour assurer la traçabilité des prix.