Photo : Sahel Par Ali Boukhlef «J'avertis contre toute tentative de fraude. Cela risque de constituer un danger pour le pays et sa stabilité». La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a ainsi mis en garde hier, lors d'un meeting électoral animé à Alger, les partis de «l'Alliance présidentielle» contre ce qu'elle appelle «des garanties données à l'étranger» contre «les intérêts de la nation». La secrétaire générale du Parti des travailleurs s'est montrée dans une posture de vainqueur des prochaines élections législatives. Devant quelques centaines de citoyens présents au niveau de la salle omnisport de Gué-de-Constantine, dans la banlieue algéroise, Louisa Hanoune a clamé que le Parti des travailleurs «qui a été spolié de 51 sièges en 2007», a «grandi depuis». Et que si le parti ne sera pas renforcé, c'est qu'il y aura fraude. Les mises en garde de Louisa Hanoune ne concernent pas que la fraude. Elle s'en est prise à des observateurs de l'Union européenne accusés de «se mêler de ce qui ne les regarde pas». Ils ont, selon elle, «dépassé leurs prérogatives». Elle a proposé, par contre, à ce que des solutions soient trouvées «entre nous».Mais ce qui semble préoccuper le plus la secrétaire générale du Parti des travailleurs est sans conteste la politique économique du gouvernement et les propositions de certains partis politiques. Selon elle, des formations politiques telles que celles de l'Alliance présidentielle, le FFS et le MPA défendent «les intérêts étrangers» à travers la volonté de supprimer «la règle de 51 et 49%». Elle a surtout critiqué les chefs de partis qui ont répondu favorablement à l'appel du Forum des chefs d'entreprises. Même les partis islamistes ne sont pas en reste. Ils sont dans le collimateur de Louisa Hanoune. Selon cette dernière, le système capitaliste «arrange les partis islamistes». Elle a mis en garde contre «l'utilisation de la religion à des fins politiques» et a appelé à la construction d'un Etat «civil» et d'une «deuxième République». Pour éviter toute ingérence étrangère, Louisa Hanoune a appelé «les citoyens à aller voter massivement». Elle leur a demandé de «rester vigilants» et de «choisir ceux qui défendent les intérêts du peuple». En un mot, il faut «voter PT», selon elle. Elle a encore une fois défendu les «travailleurs licenciés» et la réouverture des entreprises fermées. Louisa Hanoune a mis en garde contre l'aggravation de la situation aux frontières du pays. Selon elle, «l'Algérie est cernée par la crise libyenne et le conflit au Mali». Il est évident selon la secrétaire générale du Parti des travailleurs que ces événements ne sont pas anodins. «Ce sont les indices de l'application du projet de Grand Moyen-Orient». «La région est visée parce qu'elle regorge de beaucoup de ressources naturelles», a-t-elle encore martelé tout au long de son long discours. La secrétaire générale du Parti des travailleurs n'a pas non plus omis de soutenir «la généralisation et l'officialisation de la langue amazighe». Elle s'est également félicitée de «l'engouement populaire» autour de ses rassemblements électoraux.