Le responsable du syndicat du personnel navigant commercial de la compagnie Air Algérie (PNC), Maïza Nazim, a réfuté, hier, les affirmations de la DG d'Air Algérie quant à l'application de l'accord relatif au régime de travail du PNC et rejeté son appel au dialogue qu'il estime être biaisé. «Si l'offre de négociations était réelle, nous n'irions pas vers un mouvement de protestation uniquement pour la forme. Nous ne sommes pas fous. La DG affirme qu'elle privilégie le dialogue, mais c'est faux puisque depuis un mois, nous lui adressons régulièrement des courriers sans recevoir aucune réponse. Pour moi, ce n'est ni plus ni moins qu'une forme de dédain à notre égard», a-t-il dénoncé. Interrogé sur une éventuelle prise de contact entre les deux parties, M. Maïza a fait savoir que ce n'était pas encore le cas mais que de toute façon, «au vu des agissements de la DG», il ne croyait pas en une perspective de dialogue constructif. «La DG pratique un double discours. Dans la presse, elle feint de proposer des négociations mais ne répond pas à nos courriers. Je pense que sa stratégie vise à braquer l'opinion publique contre nous, ce qui est regrettable», a t-il déploré. Concernant l'octroi de la prime de production qui, selon la DG, a été négociée lors de l'accord conclu entre les deux parties et «nécessite des modalités avant son application», le responsable du syndicat juge que son montant est acceptable mais son mode d'attribution beaucoup moins. «Mon salaire de base est de 20 800 DA après 15 ans de service. Nous avons négocié une prime de production de 30 000 DA par mois, mais son mode d'affectation ne nous convient pas. Car il nous faut effectuer 75h de vol pour l'obtenir. On se demande pourquoi on exige de nous une telle charge de travail alors que notre salaire n'a pas progressé depuis des années et que nous évoluons à plus de 12 000m d'altitude. De plus, on ne veut pas nous reconnaître les pathologies liées à l'aviation. Nous n'avons pas de prime de risque et si un jour l'un d'entre nous se retrouve avec une infirmité, il sera congédié sans possibilité de recours», a-t-il expliqué. En outre, la DG a fait savoir que le dossier de rémunération a été clôturé et notifié dans un PV le 4 janvier dernier. Des «assertions» qui ne sont pas du goût du responsable syndical qui juge que ces déclarations n'engagent que la direction et «qu'elles sont une preuve de son incapacité à pouvoir dialoguer». «Plus la DG se justifie, plus elle nous conforte dans nos positions car l'on observe qu'elle ne fait que de fausses promesses et nous, nous en avons assez d'être dans l'expectative», a t-il dit, ajoutant que le mouvement de grève illimitée est une option que son syndicat compte mettre en œuvre si la DG ne répond pas favorablement à leurs doléances. Il a toutefois souligné que si cette option est conduite, le transport des pèlerins revenant de la omra ne sera pas perturbé. Tous les syndicats prêts à suivre le mot d'ordre Le règlement du contentieux fiscal, (abattement d'impôts) reste également au cœur des préoccupations de M. Maïza qui déplore que depuis deux ans, le dossier n'ait pas été examiné par le ministère des Transports. «J'ai adressé un courrier à notre tutelle afin d'avoir des explications sur cette situation. Cela fait deux ans que l'on attend un arbitrage. Deux ans que notre dossier est sur son bureau sans qu'aucune décision ne soit rendue. Pour faire avancer les choses, nous comptons adresser un courrier au premier ministre et ainsi faire montre de bonne foi», a-t-il indiqué. Concernant la création d'une intersyndicale du PNC, ce responsable nous a fait savoir qu'elle était à l'étude car les autres syndicats sont également prêts à suivre le mouvement de protestation. «Je tiens à dire que c'est la DG qui nous a insufflé l'idée de cette intersyndicale en déclarant que la compagnie était composée de syndicats autonomes corporatistes et que seule l'UGTA une fois recomposée – car actuellement elle est scindée en deux – elle serait son interlocuteur. Il faut qu'il se rende compte que nous sommes en 2013 et que le temps du parti unique est révolu. Nous allons nous organiser et être une force de proposition», a-t-il dit.