L'exode massif qui a frappé la Liga cet été dessine plus que jamais un duel exclusif pour le titre entre les deux grands du football espagnol, le FC Barcelone, champion en titre, et le Real Madrid. La Liga a longtemps attiré des joueurs de premier plan mais la tendance générale s'inverse pour des raisons financières. Le Barça et le Real, les deux plus gros chiffres d'affaires du football mondial, font toutefois exception. La Premier League est plus que jamais le centre de gravité du football européen, comme en témoigne le départ cet été de 14 joueurs espagnols, dont les internationaux Jesus Navas, Alvaro Negredo et Roberto Soldado, pour des clubs anglais. Thiago Alcantara est, lui, parti au Bayern Munich, Radamel Falcao a rejoint Monaco et l'Argentin Gonzalo Higuain est passé du Real à Naples. Le départ du premier de Barcelone sera sans doute compensé par les talents issus de la formation catalane et le Barça s'est renforcé avec le Brésilien Neymar, pour lequel il a déboursé 57 millions d'euros, soit le troisième transfert européen de l'été. Le Real a, pour sa part, séduit l'ex-entraîneur du Paris Saint-Germain Carlo Ancelotti et a suffisamment de ressources pour pallier le départ d'Higuain. Les Merengue ont investi 75 millions d'euros pour attirer des Espoirs espagnols comme Isco ou Asier Illarramendi. Les Madrilènes lancent leur saison dimanche à domicile contre le Bétis Séville, tandis que le Barça accueille Levante. LES BANCS TOURNENT Derrière ces géants à l'effectif sans équivalent et qui récupèrent à eux deux la moitié des droits télévisés de la Liga puisque les contrats s'y négocient de gré à gré, les concurrents sont à la peine. Leurs plus proches rivaux - Atlético, Valence, Malaga ou Real Sociedad - ont tous perdu des joueurs majeurs et l'argent issu des transferts a le plus souvent servi à assainir les comptes afin de respecter le fair-play financier mis en oeuvre par l'UEFA. L'Atlético a longtemps fait jeu égal avec le Barça et le Real l'an dernier avant de céder et a fini troisième, mais loin derrière. Il a vendu Falcao à Monaco pour 60 millions d'euros et espère avoir fait la bonne affaire de l'été en recrutant David Villa pour un montant qui pourrait atteindre cinq millions. "Le gros travail du club dernièrement a consisté à maintenir le gros de l'effectif", a dit l'entraîneur Diego Simeone. "Malgré le départ de joueurs importants, la structure reste." Avec les arrivées à moindre frais de l'attaquant brésilien Leo Baptistao et du défenseur argentin Martin Demichelis, les Matelassiers pourraient être plus solides que l'an dernier. Ils affronteront en ouverture du championnat une équipe de Séville orpheline de son buteur Negredo, de son ailier Navas et qui repart de zéro avec un nouvel entraîneur, Unai Emery, et un directeur sportif, Ramon Rodriguez, connu pour ses qualités de recruteur. La Real Sociedad, surprenant quatrième en fin de saison et adversaire de Lyon en barrages de la Ligue des champions, a perdu sa pépite Illaramendi mais espère que le nouvel entraîneur Jagoba Arraste, promu en interne, fera aussi bien que Philippe Montanier, venu prendre en mains le Stade rennais. Quant à Valence, il devra faire sans Roberto Soldado et a misé sur Helder Postiga. Malaga, qui a subi des départs massifs en raison de gros soucis financiers - Isco, Joaquin, Julio Baptista, Javier Saviola et Jérémy Toulalan, entre autres -, apparaît en retrait, quelques mois après un quart de finale de Ligue des champions.